Christiane TAUBIRA, Garde des Sceaux, a interrompu sa visite de l'Ecole Nationale de la Magistrature (ENM)
"La ministre a fait un léger malaise, elle est épuisée, elle est dans mon bureau",
a expliqué le directeur, Xavier Ronsin, à un public d'auditeurs de justice, à l'issue
d'une allocution de la ministre à la mi-journée dans un amphithéâtre de l'ENM.
La ministre a été transporté en ambulance du SAMU pour une consultation au service de cardilogie de l'hôpital Haut-Lévêque CHU Bordeaux.
Visite de Christiane Taubira à l'ENM
Cette visite intervenait dans un contexte assez particulier. La ministre de la Justice dans plusieurs interviews et déclarations a insisté sur sa volonté de se démarquer de la politique pénale suivie par tout ces prédécesseurs.
Et la révolution qui se prépare peut faire grincer quelques dents. Le ministère de la justice travaille discrètement sur un projet qui devrait bouleverser en profondeur le système pénal et vider les prisons d'une grande partie des courtes peines.
Christiane Taubira s'attend à une sérieuse tempête, après le tollé qu'elle a soulevé le 7 août pour avoir émis un simple doute sur la généralisation des centres éducatifs fermés.
Pour l'éviter, la ministre doit installer, le 18 septembre, une "conférence de consensus" sur les questions de récidive et de dangerosité rassemblant experts, spécialistes institutionnels et intervenants de terrain.
La prochaine polémique risque néanmoins de s'appeler la probation, ou "contrainte pénale communautaire". Il s'agit, conformément à une recommandation adoptée par le Conseil de l'Europe le 11 janvier 2006, de ne placer en détention les délinquants - il ne s'agit évidemment pas des criminels - "qu'en dernier recours", et de leur infliger une peine "dans la communauté", c'est-à-dire dans la société, et non pas en prison.
Invitée de France Inter, vendredi 6 juillet, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a dit vouloir en finir avec "la frénésie législative".
Le condamné aura des devoirs et des obligations, mais aussi un suivi intense pour permettre sa réinsertion et s'attaquer à la récidive.
La garde des sceaux sera l'invité de l'édition de 19 h sur France 3 Aquitaine.