Le député béarnais et Pt du Modem a brisé son secret de polichinelle. Il se lance dans la course à la présidentielle.
François Bayrou se lance dans la campagne
Le député béarnais et président du Modem a officiellement annoncé sa candidature à la présidence de la République. C'est sa 3ème tentative après 2002 et 2007. Il veut offrir à la France une majorité élargie et apporter de vraies solutions à la crise.
François Bayrou a annoncé hier soir sur TF1 sa candidature à la présidentielle. Quelques mois après la sortie de son livre "2012 Etat d'urgence". Son ambition : offrir au pays une majorité élargie autour du centre afin d'apporter de vraies solutions à la crise.
Le leader centriste se présentera à l'élection reine pour la troisième fois de sa carrière.
Premier essai en 2002, il recueille 6,84 % des voix. Puis il crée la surprise en 2007 en atteignant le score record de 18,57 %.
A la question de la journaliste de l'émission "Paroles directes" : "avez-vous décidé d'être candidat pour 2012 ?", François Bayrou a répondu par un simple "oui", à la manière de François Mitterrand en 1988.
Aucune avancée en 5 ans
Une candidature motivée "parce qu'il faut absolument que le pays reparte sur des bases nouvelles et qu'il est impossible que l'on continue comme cela pendant cinq ans" a t-il affirmé.
"Si vous prenez la situation du pays, aucun des chapitres qui font le souci des Français ne s'est amélioré en cinq ans". Si "vous demandez aux gens précisément dans leur vie à eux, même sur les problèmes que le gouvernement avait mis en avant - la sécurité, l'immigration, la santé économique du pays (...) - eh bien, ils vous répondront tous qu'aujourd'hui, ils sont plus inquiets qu'ils ne l'étaient il y a cinq ans", a-t-il poursuivi.
Un livre programme
Le candidat centriste se préparait depuis plusieurs mois à entrer dans l'arène. Son premier acte de candidature a été la publication cet été du livre "2012 Etat d'Urgence" (aux éditions Plon) dans lequel il livrait ses priorités pour sortir de la crise. A savoir, "produire en France" et rendre au pays "la meilleure éducation au monde".
"C'est une guerre que nous avons à livrer". L'enjeu, "c'est notre liberté, notre dignité, et que vaille la peine la vie de nos enfants", résumait François Bayrou, se posant en recours face à la crise.
En 2007, le patron de l'ex-UDF avait été le seul candidat à évoquer le problème de la dette et de la dégradation des comptes publics.
"L'urgence impose d'agir juste, d'agir vite", assurait dans son livre ce Béarnais de 60 ans en promettant d'être à nouveau celui qui dira "la vérité aux Français".
Une "majorité nouvelle"
Mais pour le leader centriste, rien ne sera possible sans l'émergence d'une "majorité nouvelle", "une majorité centrale" réunissant des modérés de chaque camp pour dépasser "la démagogie" et "la surenchère des promesses électorales".
Lors des universités d'été de son parti, quelques anciens de l'UDF avaient répondu présents mais aucun responsable de gauche, en pleine préparation de leur primaire, n'avait fait le déplacement.
Depuis, François Bayrou a commencé à constituer son équipe de campagne avec des cadres du MoDem comme Marielle de Sarnez, Robert Rochefort ou Jean Lassalle et des compagnons de route qui l'ont récemment rejoint.
Parmi eux figurent l'ancien maire de Rouen Pierre Albertini, l'ancien ministre du Budget Alain Lambert, le sénateur Jean Arthuis ou le député périgourdin Daniel Garrigue, ancien porte-parole de Dominique de Villepin.
L'un des prochains grands rendez-vous de François Bayrou concernera la publication d'un "agenda 2020" qui, à l'image de "l'agenda 2010" de l'ex chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder, présentera le calendrier des réformes structurelles qu'il estime nécessaires pour que le pays renoue avec la croissance.
François Bayrou compte maintenant organiser une grande réunion publique sur ses terres,
en béarn.
La réaction d'Alain Juppé ce matin : Bayrou ne doit pas se tromper de famille politique Cette candidature "n'est vraiment pas un scoop", a commenté Alain Juppé lors du point presse d'avant le conseil de la Communauté Urbaine de Bordeaux, dont il est l'un des vice-présidents. "C'est un ami pour qui j'ai de la considération, qui défend ses idées et ses couleurs, c'est parfaitement son droit. J'espère simplement qu'il ne se trompera dans le choix de sa famille, de sa vraie famille d'origine qui n'est pas le parti socialiste". "J'ai observé d'ailleurs qu'il était aussi sévère avec le parti socialiste qu'avec le président de la République", Nicolas Sarkozy, a encore dit Alain Juppé. "C'est sa tactique, c'est évident, se tenir entre les deux (...) J'espère que rien d'irréparable ne sera commis, pour permettre, le moment venu de travailler ensemble. C'est ce que je souhaite". |