François Hollande et la Corrèze

C'est en 1981 que François Hollande et son département d'élection se sont rencontrés.

3 ans après son adhésion au Parti Socialiste, un an après sa sortie de l'ENA et un mois après l'élection de François Mitterrand, François Hollande s'attaque à la chiraquie.

1981 : Sur les conseils de Jacques Delors qui a des attaches familiales dans le département mais qui n'a pas voulu s'y présenter, le jeune homme de 26 ans, auditeur à la Cour des comptes, se lance pour la première fois dans une élection.

Parachuté en Corrèze, le natif de Rouen est le candidat socialiste contre Jacques Chirac dans la 3ème circonscription. Il ne manquait pas d'un certain aplomb : faisant irruption dans un meeting de son adversaire, il aurait lancé à ce dernier : 

"Je suis François Hollande, je suis conseiller à la Cour des comptes et le candidat du PS. Je suis celui que vous comparez au labrador de Mitterrand." Il recueille 26% des voix, le candidat communiste 23%. Jacques Chirac est élu au premier tour.
François Hollande est chargé de mission à l'Elysée.

1983 : alors qu'il est le directeur de cabinet des portes paroles du gouvernement, Max Gallo et Roland Dumas, François Hollande revient solliciter les suffrages des électeurs corréziens. Il est élu conseiller municipal d'Ussel, dans la ville dirigée par le Dr Belcour, RPR. Il  restera dans la ville de Haute-Corrèze jusqu'en mars 89.

1988 : Après la réélection de François Mitterrand, François Hollande se présente une nouvelle fois aux législatives en Corrèze mais change de circonscription. Il est élu député de la première circonscription de la Corrèze, avec 53% des voix. Il entre à l'assemblée nationale en même temps que sa compagne Ségolène Royal élue des Deux Sèvres. Ils forment alors le seul couple au sein de l'hémicycle.
La même année, le licencié en droit, diplômé de l'Institut national des Hautes études politiques de Paris, de HEC et de l'ENA devient pour 4 ans professeur d'économie à l'Institut d'études politiques.

1989 : François Hollande quitte Ussel pour  se présenter aux municipales de Tulle. Il sera adjoint du maire communiste Jean Combasteil.

1993 : le candidat socialiste et député sortant est battu aux législatives par le RPR Raymond Max Aubert. Deux ans plus tard, c'est la mairie de Tulle qui est perdue par la gauche au profit du même candidat de la droite.
François Hollande reste conseiller municipal et cette année là, en 95, Lionel Jospin le nomme porte-parole du PS. Il est magistrat à la cour des comptes, avocat et président du "Club témoin" de Jacques Delors.

1997 : Grâce à la désormais célèbre dissolution de l'assemblee nationale décidée par Jacques Chirac, victoire de la gauche plurielle aux législatives et de François Hollande qui retrouve son siège de député avec plus de 53% des suffrages.
Lionel Jospin s'installant à Matignon, le député de la Corrèze est choisi pour lui succéder à la tête du parti socialiste.

1998 : la liste conduite par François Hollande aux élections régionales en Corrèze fait un score de 43,38% des voix et arrive en tête. François Hollande est vice président du conseil Régional où il siège jusqu'en 2001.

1999 : élu député européen, François Hollande abandonne ce mandat 5 mois plus tard pour rester député de la Corrèze.

2001 : la liste qu'il conduit aux municipales à Tulle l'emporte devant la droite avec dès le premier tour avec 53,1% des voix. Il est élu maire de la capitale de la Corrèze.

2002 : L'élection cauchemar pour les socialistes et leur patron, avec un Lionel Jospin éliminé dès le 1er tour de la présidentielle.  François Hollande conserve son siège de député de la Corrèze avec 52,92% au second tour des législatives.

2007 :  nouvelle victoire aux législatives en Corrèze. François Hollande est réélu au second tour avec plus de 60% des voix. Il avait alors renoncé à se présenter aux présidentielles, les socialistes penchant pour Ségolène Royal.

2008 :  la liste Hollande aux municipales de Tulle obtient 72,2% au premier tour. En vertu du non cumul des mandats, François Hollande démissionne et laisse la place de maire à Bernard Combes.
Il emporte le siège de conseiller général dans le canton de Vigeois avec 54,8% des voix au premier tour et la gauche gagnele département. Le 20 mars, François Hollande succède à l'UMP Jean-Pierre Dupont à la présidence du conseil général de la Corrèze.

La même année, il ne brigue plus le poste de premier secrétaire du PS, Martine Aubry lui succède.

2011 : le 31 mars il est réconduit à la présidence du conseil général de la Corrèze. C'etait la condition qu'il s'était posée pour se déclarer candidat à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle. Ce qu'il fera le soir même de sa réélection, de son fief de Tulle.
Le 16 octobre, François Hollande remporte le second tour de la primaire avec 56,57%des suffrages.
Il se lance dans la course à l'Elysée.