Immense marche pour les prisonniers basques

Organisée hier à Bilbao, c'était la première de ce type depuis le retour au pouvoir de la droite en Espagne.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
video title

Mobilisation record pour les prisonniers basques

Une immense marche a réuni Basques français et espagnols hier soir à Bilbao. Des dizaines de milliers de personnes dans les rues. Comme chaque année, à la même date, ils demandent le regroupement des prisonniers basques. Cette fois c'est au tout nouveau gouvernement de droite qu'ils s'adressaient.

Aux cris de " prisonniers basques au Pays basque ! ", un cortège compact s'est étendu sur au moins la moitié du parcours d'environ deux kilomètres entre " La Casilla ", située sur l'avenue Autonomia, et la mairie, dans le centre-ville.

" Il y a beaucoup plus de monde qu'à la manifestation du 22 octobre qui avait rassemblé 65.000 personnes " à Bilbao, deux jours après l'annonce historique de l'ETA ayant mis fin à plus de 40 ans de violence qui ont fait 829 morts, a déclaré l'un des organisateurs Benat Zarrabeitia.
 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes

En l'absence d'évaluations officielles, des médias évoquaient plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Derrière la banderole de tête où était écrit en basque et en anglais " les prisonniers basques au Pays basque ", environ 3.000 membres de familles de détenus ont ouvert la marche en agitant le drapeau symbole des prisonniers basques. Quelque 700 prisonniers de l'ETA sont dispersés dans les prisons espagnoles et françaises.

S'en tenant à scander "les prisonniers basques au Pays basque !" sur fond de chants nationalistes, les manifestants venus en famille semblent avoir respecté les interdits, aucune photo de détenus condamnés pour terrorisme n'ayant été visible.

Mais si aucun slogan ne mentionnait les " prisonniers politiques ", tous les manifestants avaient ces mots sur les lèvres.  " Tous les prisonniers politiques basques ne sont pas de l'ETA. Mon fils a été arrêté le 17 janvier 2011. Il était membre de Batasuna " (aile politique de l'ETA interdite en 2003), affirme Consu Mayo, dont le fils Gorka, 32 ans, père de deux enfants, est détenu dans une prison au nord de Madrid. " Depuis un an, il est détenu sans jugement", poursuit-elle.
 

La marche, qui s'est dispersée dans le calme vers 19H00 , répondait à l'appel d'Egin Dezagun Bidea (" Faisons le chemin "), une nouvelle organisation qui se présente comme une initiative citoyenne de soutien aux prisonniers basques.

Dans un manifeste écrit en 13 langues, ce collectif appelle notamment " au regroupement
des prisonniers politiques basques dans le Pays Basque ", à " la libération des prisonniers ayant purgé les trois-quarts de leur peine " et de ceux " gravement malades ".

L'ensemble de la gauche abertzale dont la mouvance Batasuna et plusieurs partis indépendantistes comme Aralar et Eusko Alkartasuna (EA) étaient représentés.

La première marche depuis la victoire du PP

Cette marche en faveur des prisonniers a lieu chaque année à la même date à Bilbao, capitale de la Biscaye. Mais cette année, elle prend une dimension toute particulière.
Elle est la première depuis l'annonce historique du 20 octobre de l'ETA qui n'a toutefois pas annoncé sa dissolution. La première depuis que le Parti populaire (PP, conservateur) a remporté haut la main les élections du 20 novembre après quasiment huit ans de pouvoir socialiste. Et enfin la première depuis que les indépendantistes basques ont fait leur grand retour au Parlement, avec sept sièges pour la coalition Amaiur contre cinq au parti nationaliste de droite PNV.

Le député d'Amaiur Xabier Mikel Errekondo a réclamé, peu avant le début de la marche, une " solution démocratique complète pour le conflit basque ", demandant au chef du gouvernement de droite Mariano Rajoy de "commencer à faire des pas" dans ce sens.

Le PP écarte lui toute amnistie et estime que l'unique issue acceptable passe par le désarmement complet et une dissolution sans contreparties de l'ETA, avant d'examiner d'éventuelles solutions individuelles pour les prisonniers.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information