L'ex-député UMP a été proposé par la Ministre de la Justice au poste d'avocat général à Poitiers
Entre les deux tours des législatives, il s'était interrogé sur la pertinence du "maintien d'un cordon sanitaire autour du Front national", arguant d'"un certain nombre de convictions communes avec le FN.
L'ex-député UMP de Gironde Jean-Paul Garraud a été proposé par la garde des Sceaux Christiane Taubira au poste d'avocat général à Poitiers, a-t-on appris mardi auprès de l'Union Syndicale des Magistrats (USM).
Cette proposition de nomination figure sur une liste de postes à pourvoir pour la rentrée, consultable par tous les magistrats. Les recours doivent être déposés d'ici le 4 juillet, a-t-on précisé de même source.
L'avis du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) est attendu dans les prochaines semaines. Comme pour tous les magistrats du parquet, cet avis est consultatif.
Battu le 17 juin par le socialiste Florent Boudié, Jean-Paul Garraud, 56 ans, s'était interrogé entre les deux tours des législatives sur la pertinence du "maintien d'un cordon sanitaire autour du Front national", arguant d'"un certain nombre de convictions communes avec le FN, notamment sur le souci de préserver notre identité française".
M. Garraud a expliqué qu'il souhaitait ce poste qui se trouve "sur la ligne Bordeaux-Paris". "Parce que je ne m'éloigne en aucune façon de la politique de mon pays".
Le retour à la magistrature ne marque "pas la fin de mon investissement politique, c'est une étape nouvelle", a ajouté l'ex-député, qui est secrétaire national de l'UMP à la Justice.
Avant d'être élu à l'Assemblée en 2002 en battant le socialiste sortant Gilbert Mitterrand dans la dixième circonscription de la Gironde (Libourne), M. Garraud avait toujours occupé des postes de magistrat du siège.
Il a été juge à La Rochelle, juge d'instruction à Toulouse, président du Tribunal de Grande Instance (TGI) des Sables d'Olonne, directeur-adjoint de l'Ecole nationale de la magistrature et vice-président au TGI de Paris.