Il y a 50 ans, le cessez le feu scellait l'indépendance de l'Algérie. Cinq femmes de Gironde témoignent.
Le 19 mars 1962, les Accords d'Evian sont conclus mettant fin à huit longues années de guerre. Des deux côtés de la Méditerranée la guerre d'Algérie a fait des milliers de victimes.
Aujourd'hui, la parole leur revient. Elles qui ont vécu le quotidien de cette guerre, longtemps restée taboue.
Sadia, Khedaoudj, Dominique, Arlette et Zohra ont toutes les cinq vécu cette guerre en France ou en Algérie.
Chacune se souvient d'un moment fort qui a marqué leur vie et qui révèle la complexité de cette guerre.
Cette page dédiée aux mémoires de la guerre d'Algérie est un recueil de témoignages, fruit d'entretiens de longue durée réalisés par une étudiante en journalisme à l'IJBA dans le cadre de la semaine de la presse organisée par France 3 Aquitaine.
Ces vidéos constituent un terreau de départ pour tous ceux que le sujet intéresse et pour les jeunes générations en quête d'identité.
Une guerre douloureuse encore aujourd'hui difficile à raconter, même 50 ans après...
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Sadia Mokhfi Née en 1942, Sadia quitte l'Algérie avec sa famille à l'âge de cinq ans pour s'installer en France, dans le village de Bécourt. Son père, militaire, est muté en poste à Belfort. Toute son enfance, elle retournera dans son village natal de Taref, en Algérie, passer les vacances d'été chez ses grands-parents maternels. Un matin de juillet, alors qu'elle a treize ans, les hommes du village sont emmenés de force par des soldats français et rassemblés au stade de Taref. Sadia est témoin de la rafle de son grand-père et raconte cette journée qui l'a fortement choqué. |
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Khedaoudj Halimi Née à Alger en 1955, Khedaoudj passe toutes ses vacances scolaires en famille chez sa grand-mère, dans la campagnes algéroise. Un été, alors âgée de cinq ans, elle va chercher de l'eau avec sa soeur aînée et rencontre sur sa route des militaires français qui ont établi un campement près de chez sa grand-mère. Elle raconte cette journée qui va marquer sa vie. |
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Dominique Mazon-Lavie Née en 1948, Dominique est la fille du secrétaire de l'union locale CGT de Bordeaux de l'époque. Le 11 février 1962 une hommage est rendu aux morts de Charonne, tués quelques jours plus tôt lors d'une manifestation à Paris visant à dénoncer les agissements de l'OAS (Organisation Armée Secrète) et la guerre d'Algérie. En raison de ses idées politiques, son père est devenu une cible de l'OAS. Dominique est restée seule à la maison et raconte cette journée qui aurait pu être la dernière. |
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Arlette Schneider Née à Alger, Arlette, fille d'agriculteur, est française. Sa famille vit depuis quatre générations en Algérie; c'est une pied-noire. Elle vit à Dély-Ibrahim, premier village français bâti sur le sol algérien. Pour elle, la France c'est une carte postale. Elle va quitter son pays en 1962, encore adolescente laissant derrière elle ses ancêtres. A l'effroi de la guerre s'ajoute l'épreuve de la séparation qu'elle raconte ici. |
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Zohra Nil Née en 1956 au nord-ouest de l'Algérie dans le village de Kenadsa, Zohra est fille de combattant FLN (Front de Libération Nationale). |
Les actualités de la guerre, il y a 50 ans