La direction l'a annoncé ce matin après un comité central d'entreprise de la société de crédit à la consommation.
Cofinoga, réactions en direct depuis Mérignac (33)
Elise Galand livre les premières informations après le Comité d'entreprise qui a annoncé 338 suppressions de postes. Elle interroge Lionel Azougalhi, Délégué syndical CFDT - porte-parole intersyndicale COFINOGA.
Peu auparavant, un délégué CGT du site le plus affecté, celui de Mérignac (Gironde), dans la banlieue bordelaise, avait parlé de 438 suppressions.
" Le Plan de Sauvegarde de l'Emploi tel qu'il est envisagé pourrait se traduire par la suppression de 462 postes (44 à Paris et 397 à Mérignac, 19 en agences sur rue et 2 à Jurançon) ramenés en pratique à 433 postes en net grâce à 29 créations de poste à Mérignac ", a indiqué la direction dans son communiqué.
Le site de Jurançon, près de Pau, compte 130 salariés, le siège à Paris 300 et environ 200 autres personnes sont dans des agences disséminées sur le territoire.
" Ce projet dans sa globalité entre désormais dans une phase d'information et de consultations des instances représentatives du personnel, au terme desquelles Laser Cofinoga espère que seront trouvées les solutions les mieux adaptées pour accompagner personnellement chacun des collaborateurs concernés", a indiqué la direction.
Plus d'une centaine de salariés se sont réunis vendredi matin devant le site de Mérignac (Gironde), à l'appel de la CGT et c'est par SMS que les délégués ont été informés des chiffres annoncés lors du CCE.
Selon M. Hinck, " on ne s'attendait pas à autant, dans le contexte actuel, on aurait plutôt pensé à 250 suppressions d'emplois mais pas à ce niveau-là ".
Jean-Louis Gayon, délégué CGT du personnel, a indiqué que la moyenne d'âge au sein de la société était de 41 ans et que peu de salariés se trouvaient en fin de carrière. " Ils ne pourront pas jouer massivement sur un plan de départs en pré-retraite ", a-t-il indiqué.
" Cette entreprise ne perd pas d'argent, elle gagne moins mais nous avons deux actionnaires, les Galeries Lafayette et la BNP, cette dernière fait 7 milliards de bénéficice, on ne peut pas lui laisser faire ça ", a ajouté M. Gayon.
" Une stratégie " de BNP
Syndicalistes et élus de l'agglomération bordelaise ont accusé la banque dont Laser Cofinoga est une filiale.
Gérard Chausset, vice-président de la CUB :
" La BNP, qui est une des plus grandes banques européennes et a donc une stratégie industrielle, aurait dû voir que les lois Lagarde, tout en étant une bonne chose puisqu'elles ont assaini le crédit revolving, auraient des conséquences en terme d'activité et des conséquences sociales", a estimé Gérard Chausset, vice-président de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) et président du groupe EELV à la CUB.
" Or, ça n'a pas du tout été anticipé et s'ils n'ont pas anticipé c'est qu'ils n'ont pas voulu ", a-t-il dit, ajoutant : " C'est une incurie, c'est scandaleux et c'est une stratégie délibérée ".
Alain Anziani, maire-adjoint de Mérignac :
Le sénateur PS et maire-adjoint de Mérignac, Alain Anziani, a relevé " le paradoxe " selon lequel la BNP possède deux filiales spécialisées dans le crédit revolving, Cetelem et Cofinoga. Selon lui, " deux c'était sans doute trop pour eux et donc le choix a été fait d'opter pour Cetelem au détriment de Cofinoga ".
Alain Anziani a rappelé que " l'Etat a sauvé la BNP en lui prêtant 5 milliards ", et par conséquent ayant "profité de la solidarité nationale, la BNP doit aujourd'hui faire preuve de solidarité vis-à-vis de Cofinoga et de ses salariés ".
Selon lui, la banque " doit montrer que dans ce monde la finance aussi n'a pas qu'une vision qui consiste à capitaliser, à distribuer des profits à ses actionnaires, mais doit aussi penser au développement local et à ses salariés ".
Lionel Azougalhi, délégué CFDT et porte-parole de l'intersyndicale :
Le syndicaliste reproche à la direction du groupe de " ne pas avoir su faire comme l'ont fait nos concurrents, notamment Cetelem ou Sofinco, qui ont su changer de braquet immédiatement et développer une nouvelle stratégie tant sur les produits que sur les marchés ". " Le résultat est que eux s'en sortent, pour preuve Cetelem propose de reprendre 40 salariés de Cofinoga ", a-t-il fait valoir.