La famille de Rémy Louvradoux a été déboutée. Une manifestation de soutien a lieu ce lundi.
En avril 2011, Rémy Louvradoux, salarié de France Télécom, s'est immolé par le feu sur son lieu de travail à Mérignac en Gironde. Sa famille avait porté plainte pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui en décembre.
Mais la juge d'instruction bordelaise a joint cette plainte à celle pour harcèlement moral, déjà instruite depuis 2010 à Paris.
La famille appelle à manifester contre cette décision ce lundi à 11h30 devant le tribunal de Grande instance de Bordeaux.
Une décision hâtive
Dans un communiqué reçu à l'AFP, les Louvradoux indiquent que c'"est un coup dur ", et ils craignent que leur plainte ne " se noie dans la masse d'une procédure qui ne poursuit pas les buts qui sont les nôtres ". " Nous ne comprenons ni n'acceptons cette décision, hâtive et néfaste ", ajoutent-ils.
Après une vague de suicides dans l'entreprise, l'Inspection du travail a rendu un rapport mettant en cause la politique de gestion du personnel de France Télécom. SUD-PTT avait porté plainte en 2009. Une instruction avait été ouverte en avril 2010 à Paris. La CFDT, la CFE-CGC/Unsa, la CFTC, la CGT, et FO s'étaient ensuite constituées partie civile.
Des écrits alarmants
Rémy Louvradoux, qui avait 56 ans, était chargé des conditions de travail, de l'hygiène et de la sécurité, et représentant du personnel pour la CFDT. Selon sa famille, il était resté au même grade pendant 18 ans, il avait été amené parfois à faire " un travail en dessous de ses compétences ", et ses suggestions à l'employeur " n'étaient pas suivies d'effet ".
Sa veuve, découvrant après le suicide des écrits alarmants de son mari à son employeur, a indiqué qu'elle " voulait comprendre comment des gens qui ont reçu des courriers comme ça n'ont pas réagi ".
>> Relire notre dossier " suicide d'un salarié de France Télécom " du 27 avril 2011