Selon une enquête, le CHU est 3e au classement des hôpitaux qui respectent le moins le repos de sécurité des internes.
Surmenage des internes au CHU de Bordeaux
C'est une étude inquiétante pour la santé des jeunes médecins et de leurs patients. Dans les hôpitaux de Bordeaux, près de 45 % des internes de garde disent travailler plus de 24 heures d'affilés.
Depuis 2002, un repos de sécurité de onze heures est obligatoire à l'issue de chaque garde de nuit, afin que l'interne ne travaille pas plus de 24 heures d'affilée. 42,7% des internes interrogés à Bordeaux estiment que ce délai n’est pas respecté. Ils sont près de 56% au CHU de Strasbourg, 54,2% dans celui de Limoges.
Or, le repos de sécurité est "utile pour protéger patients et médecins", jugent 90% des internes interrogés en France, qui sont donc "conscients des risques encourus quand ils ne le respectent pas". 15% d'entre eux déclarent même avoir commis des erreurs médicales de prescription, de diagnostic ou d'acte opératoire en lendemain de garde et plus de 39% affirment qu'ils en ont "probablement réalisées sans l'affirmer avec certitude".
Cette étude réalisée à partir des 5.872 réponses à un questionnaire adressé entre le 16 mai et le 20 juin, de manière individuelle par internet et collective via des associations et syndicats locaux, a été publiée ce lundi dans le quotidien Aujourd’hui en France.
Elle montre également qu'un tiers des internes en médecine ne sont pas payés pour leurs gardes ou leurs astreintes.
Ils travaillent par ailleurs "bien au-delà des 48 heures hebdomadaires puisque 85% d'entre eux dépassent le seuil réglementaire", avec une moyenne de 60 heures par semaine.
L’Inish (Inter syndicat national des internes des hôpitaux) réclame la mise en place de sanctions à l'encontre du médecin responsable de l'interne ainsi que de l'établissement hospitalier en cas de non-respect du repos de sécurité ainsi qu'une revalorisation des gardes.