Tony Estanguet a pris l'avantage sur Denis Gargaud dans le duel pour le ticket olympique en canoë monoplace
Tony Estanguet : stop ou encore ?
Le double champion du monde de kayak cherche à obtenir cette semaine au stade d'eaux vives de Pau sa 5e qualification aux jeux olympiques. Mais la concurrence est extrêmement rude.
Le double médaillé olympique a largement remporté la deuxième course des sélections nationales en slalom ce mercredi, devant son principal concurrent, lequel doit impérativement remporter la troisième.
Aux JO, une nation ne peut avoir qu'un représentant par catégorie en monoplace - canoë messieurs, kayak dames et messieurs -, les sélections olympiques donnent lieu à une lutte sous haute tension au sein de l'équipe de France de slalom, qui ne manque pas de champions et de médaillés multiples.
Tony Estanguet et Denis Gargaud détiennent à eux deux les trois titres mondiaux de l'olympiade en canoë en eaux vives mais seul celui qui aura devancé l'autre lors des sélections nationales cette semaine à Pau pourra viser l'or olympique aux Jeux de Londres cet été.
Cette bataille en trois actes de mardi à samedi laissera forcément à quai un homme en or, que ce soit Tony Estanguet, le Palois de 33 ans, double champion olympique 2000 et 2004 et triple champion du monde 2006, 2009 et 2010, ou Denis Gargaud, le Marseillais de 24 ans, champion du monde en titre.
Tony Estanguet, qui en est à ses cinquièmes, est rôdé à "ces courses un peu spéciales, dures à gérer" où il n'y a rien à gagner d'autre qu'un ticket pour les Jeux. Dans son cas, l'exercice fut même fratricide. En 2000, c'est en battant son frère, Patrice, face auquel il avait "la position agréable d'outsider" qu'il décrocha son premier billet pour les Jeux, ceux de Sydney.
Mais avant Pékin en 2008, il les avait vécues "comme un piège": "J'avais un petit peu de marge, mais les sélections olympiques ne sont jamais gagnées d'avance. En France, il y a toujours eu un bon niveau". Derrière lui pointait un jeune talent, Denis Gargaud, devenu en quatre ans une grosse menace sur sa route vers Londres.
"Ce qui est dommage est que Tony et moi sommes probablement les deux meilleurs mondiaux, mais le système fait qu'on ne pourra pas se battre pour un titre olympique. On va juste se battre pour savoir qui pourra représenter son pays, ce que, je pense, nous sommes tous les deux dignes de faire", souligne le Marseillais
En kayak, la bataille est plus compliquée. Avec une 3e place, Fabien Lefèvre, le vice-champion de Pékin en 2008, s'est aussi bien relancé dans la chasse au billet olympique après sa frustration d'avoir manqué une porte la veille.
Un junior, Bastien Damiens, 17 ans, s'est adjugé cette deuxième course à la barbe des médaillés mondiaux et olympiques qui foisonnent dans cette catégorie et peut désormais rêver des Jeux autant que Boris Neveu, vainqueur de la première course mardi. Si l'un des d'eux gagne la troisième vendredi, Londres sera pour lui.
>>> A voir, ci-contre, la présentation des enjeux en video par François Busson et Elie Gonzales.