Une vaste opération de police a permis d'interpeller 26 personnes en Europe. La plaque tournante était Bordeaux.
Un réseau de proxénétisme démantelé à Bordeaux
Un important réseau international de proxénétisme a été démantelé à Bordeaux. Des filles du Nigéria et de Sierra Leone étaient forcées, parfois avec violence, à faire le trottoir en France, en Espagne ou en Italie par des "mammas", d'anciennes prostituées. La plaque tournante était Bordeaux.
26 personnes impliquées dans un vaste réseau international de proxénétisme et de traite des êtres humains ont été interpellées à Bordeaux, Caen, Paris ainsi qu'en Espagne et en Italie.
C'est la juge d'instruction Cécile Ramonatxo qui a suivi cette affaire, avec l'appui d'importantes forces de la police judiciaire. Des actions de coopérations internationales avec l'Espagne et l'Italie ont également permis d'aboutir au démantèlement de cet important réseau.
Une affaire de "mammas"
Les enquêteurs avaient repéré des allers et retours fréquents et suspects entre la France et l'Espagne. Un couple, une fois l'homme, une fois la femme se rendaient à Bordeaux en car et en repartaient avec l'argent récolté du proxénétisme. C'est l'homme qui a été interpellé par la police. Il était en possession de 55 000 euros, la recette de la semaine semble t-il. Une affaire plutôt lucrative...
Bordeaux était la plaque tournante de ce réseau. Les filles, une soixantaine, venaient du Nigéria ou de Sierra Leone, arrivaient à Bordeaux et travaillaient dans le quartier de la Victoire notamment. Elles pouvaient aussi être envoyées dans d'autres villes comme à Caen ou ailleurs en Europe.
Ces filles, traitées comme des esclaves, étaient contraintes par la force à faire le trottoir. Ce sont des "mammas" qui faisaient office de "mac", souvent d'anciennes prostituées affranchies des 60 000 euros de dette qu'elles devaient à leur proxénète pour retrouver leur liberté.
"Ces jeunes femmes qui viennent du continent africain sont contraintes sous la pression de la sorcellerie, des risques subis et supportés par leurs familles de venir en France où elles découvrent une réalité qui est une réalité abominable" nous explique Denis Chausserie-Laprée, le vice-procureur de la République de Bordeaux.
Sur les 26 personnes placées en garde à vue depuis le début de la semaine, 14 ont été mises en examen, dont 10 à Bordeaux pour proxénétisme et traite des êtres humains. Elles ont été incarcérées.
C'est le plus gros réseau de prostitution démantelé cette année en France.