L1 : qui peut sauver les Girondins de Bordeaux, lâchés par King Street ?

King Street, le fonds d'investissement américain propriétaire des Girondins de Bordeaux, a annoncé hier jeudi qu'il ne souhaitait plus financer le club, en lutte pour son maintien en L1, dans l'incertitude la plus totale, avec son destin entre les mains du tribunal de commerce.

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Dans un communiqué, le club a annoncé que King Street avait fait savoir qu'il ne "souhaite plus soutenir le club et financer les besoins actuels et futurs" des Girondins.
"Un mandataire ad hoc a été nommé (qui) sera chargé d'assister le FC Girondins de Bordeaux dans sa recherche d'une solution durable", ajouté le club, évoquant "le contexte économique lié à la pandémie de la Covid-19 et (le) retrait de Mediapro (ayant) provoqué une baisse sans précédent des recettes des clubs de football français".
    

Dans quelle division joueront les Bordelais la saison prochaine ? En L1 ? En L2 comme il y a pile 30 ans après une descente pour raisons administratives ? Au niveau amateur comme d'autres clubs historiques ou prestigieux tels Reims, Sedan, Bastia ou Strasbourg ? Ou vont-ils carrément disparaître ?

 

 

 "C'est ce qui peut arriver", a déclaré sur RMC la légende du club Alain Giresse qui s'est dit "trahi par des gens qui sont totalement incompétents dans le domaine du football et qui ne sont pas venus là pour faire du sport mais pour faire du business".

Sur notre antenne ce vendredi midi, la légende des Girondins se disait "en colère, triste et écoeuré" mais pas surpris. 

On savait que la situation financière était très délicate et que le projet spéculatif du fonds d'investissements était de rentabiliser. Peu importe ce que cela représente pour un club de football. La preuve, il lâche à quelques semaines de la fin du championnat un club dans une situation sportive difficile ce qui ne va pas arranger les choses. Leur souci, ce n'est pas la pérennité du club.

Pourtant Alain Giresse veut garder espoir. En raison de la crise de la Covid, rassure-t-il, il n'y a pas de rétrogradation financière. 

Il y a encore des lueurs d'espoirs. N'empêche qu'il va falloir assainir. Il y a quand même un déficit énorme et je ne sais pas comment le club va s'en sortir. 

D'autres anciennes stars des Girondins se sont également exprimées. 
  

 

 

 "Je suis à la fois dégoûté, triste et soulagé, a commenté pour Sud Ouest l'ancien attaquant du club Christophe Dugarry. C'est une bonne chose que tous ces pitres dégagent. GACP, King Street... Ils sont venus pour se sucrer sur le dos du club, et ils s'en vont avec un simple communiqué... Des ordures étaient à la tête du club, on le savait, on n'a pas arrêté de le dire". 

 "Du début à la fin, cette histoire est un scandale, une honte absolue, a tweeté l'ancien défenseur Bixente Lizarazu. C'est inacceptable pour le football français. Je suis choqué, triste et écoeuré"

 

 

 "Nous serons un partenaire actif" 

Ce vendredi midi, Pierre Hurmic, le maire EELV de Bordeaux a convoqué une conférence de presse. La municipalité veut avoir son mot à dire quant au futur repreneur : 

Il est totalement exclu qu'on puisse accepter qu'un club comme celui-là soit vendu, une nouvelle fois, au plus offrant et à de nouveaux fonds spéculatifs. Nous pèserons pour faire en sorte que la ville de Bordeaux ait son mot à dire en ce qui concerne le choix du futur repreneur. Nous ne serons pas, comme par le passé, une chambre d'enregistrement. Nous serons un partenaire tout à fait actif.

 

 

Sur France info il avait déjà réagi "Tout devra être fait pour mettre en place une solution assurant la pérennité de ce club". L'annonce  "n'est malheureusement pas pour moi une grande surprise"."King Street n'a jamais réussi en deux ans à trouver les revenus escomptés de ce placement".  Dès le départ, il trouvait le montage financier du fonds d'investissement King Street "assez étrange" . L'édile, alors dans l'opposition, avait voté contre le plan de reprise du club en 2018.  "C'est l'occasion de redémarrer sur de nouvelles bases" avait-t-il  ajouté. 

 

Communiqué de presse de la ville de Bordeaux sur les Girondins

 

Le retrait de King Street intervient dans un contexte de crise sportive aiguë - Bordeaux est 16e de L1 et pas assuré du maintien - et de très fortes tensions entre le président Frédéric Longuépée et les Ultramarines, le principal groupe de supporters, exacerbées depuis fin 2019 et une affaire de billetterie.

Tous les scénarii sont désormais possibles après le lâchage par King Street, qui avait racheté à l'automne 2018 pour 100 millions d'euros le club propriété de la chaîne M6, en compagnie d'un autre fonds américain, GACP, très dépensier, dont il avait racheté les parts un an plus tard.

King Street, actionnaire majoritaire sans visage ni passion débordante pour le football, a au total investi 46 millions d'euros de fonds propres, selon le communiqué, pour franchir par deux fois l'obstacle de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion). Sans retour sur investissement.
 

Un repreneur supporter aux aguets 

Les joueurs, partis se mettre au vert en Bretagne en vue de leur match à Lorient dimanche, ont été avertis de la nouvelle à la descente de l'avion, les autres salariés du club par un mail interne. Les Ultramarines ont réclamé "le départ immédiat et sans délai" de M. Longuépée et que King Street "travaille dans les heures à venir à une cession du club saine et durable".

 

Désormais, la balle est dans le camp du mandataire nommé par le tribunal de commerce. Pendant la durée de cette procédure destinée à mettre en forme un plan de reprise, la vie du club se poursuivra et les salaires seront versés.

Cité ces derniers mois et toujours intéressé, l'homme d'affaires et supporter Bruno Fiévet a espéré sur L'Equipe TV que "le tribunal ne va pas aller au plus offrant" et choisir "un nouveau fonds (d'investissements) qui n'y connaît rien au football qui va venir se servir et refaire ce qu'on a connu depuis trois ans".

 

 

 

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