Bordeaux reçoit Lorient, ce mardi à 21h, en quarts de finale de Coupe de la Ligue. En danger en novembre, Willy Sagnol, l'entraîneur a profité d'une cure de jouvence et du retour en grâce de ses attaquants pour redresser la barre et ramener le calme. Analyse.
Vainqueurs samedi de Montpellier (1-0) en championnat, les Girondins viennent d'aligner sept matches sans défaite toutes compétitions confondues - leur meilleure série depuis un an.
Les vents contraires se sont donc éloignés du Haillan, chassant les nuages qui s'amoncelaient au coeur de l'automne. L'infirmerie girondine affichait alors complet, le moral était dans les chaussettes, les supporteurs grondaient et Sagnol faisait office de premier fusible. A l'instar de son entraîneur, le patient bordelais va mieux.
Engagé sur tous les fronts nationaux, Bordeaux, éliminé en phases de poules de l'Europa League, a retrouvé un rang plus conforme au sien en Ligue 1, douzième à quatre points de la 4e place (et six de la 18e place) après avoir tutoyé la zone de relégation après ses deux revers en Corse (0-2 au Gazélec fin octobre, 0-1 à Bastia début décembre).
Et, alors qu'il s'apprête à accueillir Lorient, handicapé par les absences de ses attaquants Benjamin Moukandjo et Majeed Waris, le club n'est aussi qu'à deux petits matches du Stade de France en Coupe de la Ligue, chemin le plus court pour regoûter à l'Europe, objectif toujours qualifié de "très important" par Sagnol.
L'ensemble demeure fragile
Ce regain de forme et de confiance, les Girondins le doivent notamment à leur jeune garde, avec le précieux combattant Enzo Crivelli (3 buts, 4 passes décisives), l'avènement d'Adam Ounas (3 buts) et la découverte Valentin Vada, mais aussi au réalisme retrouvé de l'Uruguayen Diego Rolan (5 buts en un mois) et du Malien Cheick Diabaté (3 buts en 2016) aux genoux requinqués.Derrière, l'hécatombe de blessures (Grégory Sertic, Nicolas Pallois et Pablo) et les méformes persistantes (Lamine Sané et Cédric Yambéré), a permis au latéral Frédéric Guilbert de se révéler dans l'axe où il est mieux qu'un remplaçant, quand ce n'est pas le milieu Clément Chantôme, revenu de cinq semaines de blessures, qui joue de sa polyvalence pour faire le pompier en défense comme samedi à Montpellier.
Bref, du bricolage... Ça passe ou ça casse. A La Mosson, avec seulement deux défenseurs de métier alignés (Yambéré et le latéral gauche allemand Diego Contento), c'est passé pour Bordeaux, pas brillant mais solidaire, qui ainsi mis fin à dix mois de frustration à l'extérieur (6 défaites, 7 nuls).
Déclic et fin d'une période de pain noir ? Cela reste à voir car le manque de maturité et de leadership restent prégnants et l'ensemble demeure fragile. De la bonne gestion du mercato - deux à trois joueurs, dont Sané, souhaitent quitter le club, tandis que d'autres comme le capitaine Henri Saivet ont reçu des offres intéressantes - et de ce rendez-vous face aux Merlus mardi, dépendront la suite de la saison girondine qui, de coutume depuis 2010, est bien meilleure lors des phases retour avec un calendrier allégé des joutes européennes.
"On en reparlera fin janvier", tempère toutefois le prudent gardien Cédric Carrasso, qui en a vu d'autres depuis cinq ans.