La sangsue faisait partie des rémèdes d'antan. Elle proliférait dans les étangs de la région mais avait presque disparue. La société bordelaise Ricarimpex est la seule à les élever en France et à fournir les hôpitaux qui les utilisent notamment pour la chirurgie de la main.
Hirudo medicinalis, c’est le nom de cette petite bête gluante mais dotée de propriétés spectaculaires.La sangsue faisait partie autrefois de la panoplie des recettes de grand-mères. Elle proliférait dans les étangs et eaux stagnantes de la région. Mais avait presque disparue.
Brigitte Latrille est Hirudinicultrice depuis 1991. Sa société Ricarimpex est la seule en France à élever et vendre des sangsues depuis 1845. De la pêche des cocons sur le site protégé d’Audenge sur le Bassin d'Arcachon, à leur maturité, elles seront triées, rincées et nourrie tous les mois de sang de volailles.
Il s’agit ici de préserver leurs principes actifs. Puis on les mettra à jeûner pour qu'elles puissent disposer de toutes leurs substances actives au moment de leur livraison dans les hôpitaux.
Trois vertus thérapeutiques
La sangsue dispose de deux ventouses qui lui servent à se déplacer et d’une bouche armée de 3 crochets, lui permettant la succion.C’est alors qu’elle diffuse :
- un anesthésique local,
- un anti-inflammatoire
- et un puissant anticoagulant.
Dans le service du Pr Pelissier, comme avec son ancien "patron" le Pr Baudet, on pratique l'usage de la sangsue après une reconstruction et presque systématiquement après une greffe de doigts. Et cet usage post opératoire est bien connu à Bordeaux car c’est à l’hôpital St André qu’a eu lieu la 1ère implantation de doigts, par le Pr Baudet en 1972 qui a ensuite rapidement imposé cette pratique.
La sangsue peut alors absorber de 3 à 10 fois son poids. Grâce à son action de succion ameliorée par sa panoplie de substances, la sangsue permet dans le même temps de désengorger les tissus tout en "reconnectant" les capillaires qui n'ont pu l'être dans la chirurgie déjà très précise qu'est la chirurgie de la main...
Regardez le reportage de Catherine Bouvet et Sylvie Tuscq-Mounet.
Aujourd’hui, la société Ricarimpex est la seule en France à vendre des sangsues. 120 000 par an dont la moitié est exportée aux Etats-Unis.
L’invertébré est d'ailleurs en train d'acquérir des lettres de noblesse puisqu'on devrait bientôt le considérer comme un "médicament".
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