L'avocat général, Jean-Philippe Récappé, a requis 22 ans de prison contre les parents d'Arthur et de Nicolas, retrouvés enterrés dans des sacs poubelle. Floriane Saint-Genez et Romain Lamarque se rejettent toujours la responsabilité des meurtres.
Une peine d'au moins 22 ans de réclusion a été requise vendredi devant la cour d'assises des Landes contre Floriane Saint-Genez et son compagnon Romain Lamarque pour le meurtre de leurs deux nouveau-nés en 2012 et 2013, dans des circonstances qui restaient floues au dernier jour du procès.Les corps d'Arthur et Nicolas, étouffés ou étranglés puis dissimulés dans le congélateur familial, avaient ensuite été mis dans des sacs poubelle et enterrés dans un fossé proche de la ferme des parents de l'accusée, à Serres-Gaston dans les Landes, à une trentaine de kilomètres de Mont-de-Marsan.
Les deux parents se sont durant tout le procès rejetés la faute. Si Floriane Saint-Genez a confirmé avoir bien étranglé le premier bébé dès sa naissance en septembre 2012, elle affirme que c'est Romain Lamarque qui a placé le corps dans le congélateur, ce que nie le père.
Même scénario pour le second bébé. La mère accuse son compagnon d'avoir étranglé le nourrisson quelques heures après sa naissance. Lui affirme avoir cru qu'elle l'avait abandonné à la maternité.
Mais pour l'avocat général, Jean-Philippe Récappé, la décision de tuer les bébés a bien " été prise en commun " par les deux parents, " c'est l'évidence dans ce dossier, c'est mon intime conviction ". A l'issue d'un réquisitoire de deux heures, il a demandé aux jurés de " prononcer contre l'un et l'autre au minimum 22 ans de réclusion criminelle ", assorti d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans au moins.
Durant le procès, un expert psychiatre a qualifié le père de " pervers manipulateur ", tandis qu'un autre le jugeait plutôt " passif " quand la mère, elle, est dépeinte comme pouvant être " manipulatrice " et " mythomane ".
Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi soir.
Le compte-rendu de Ludivine Tachon et Jean-Yves Pautrat
L'avocat général a requis 22 ans de prison pour chacun des parents accusés d'infanticides.