"C'est gonflé" reconnaît Bruno Dubernet. Ce Landais ouvre une station service dans une zone d'activité de la commune de Saint-Geours-de-Maremne. Située près de l'autoroute A 63, elle attire les habitants des villages alentour ou les professionnels.
Une essence SP95-E10 à 1,699 euros et un Gazole à 1,94 euros. La station service, située dans la zone Atlantisud affiche des tarifs moins élevés que ceux pratiqués sur l'autoroute A 63, à proximité et équivalents, avec la carte de fidélité, à deux de la grande surface la plus proche. Depuis son ouverture le 5 octobre dernier, les clients y trouvent leur compte.
Comme ce garagiste-loueur de voitures de Saint-Geours de Maremne "qui doit faire plusieurs pleins par jour" et qui estime que " c’est très pratique de l’avoir juste à côté".
Un habitant d'une commune limitrophe "évite d’aller jusqu’à Saint-Vincent de Tyrosse ou Dax pour faire le plein, et faire des dizaines de kilomètres en plus ».
Une conductrice de Taxi, elle, fait " le plein entre Bordeaux et Bayonne juste en sortant de l’autoroute, sans faire de détour, et de payer moins cher que sur l’aire autoroutière ».
Saint-Geours de Maremne a compté jusqu'à sept stations essences dans les années 80. La dernière a fermé il y a deux ou trois ans. Bernard Goulaze y travaillait. Il vient régulièrement pour soutenir la relève : Bruno Dubernet, un landais de 47 ans qui a investi deux millions d'euros dans ce projet :
Il est courageux...Le contexte actuel est difficile, mais il va y arriver je le connais.
dernier pompiste de Saint-Geours de Maremne
Aujourd'hui les fermetures de stations-services sont plus courantes que les ouvertures et le carburant, énergie fossile est remis en question par le dérèglement climatique. Pourtant, Bruno Dubernet n' a pas hésité :
"Je me suis lancé là-dedans pour la proximité et surtout le service. C’est ce qui me tient à cœur. Il faut être un peu gonflé pour se lancer dans une aventure comme ça, extraordinaire mais c'est avant tout une aventure humaine"
Bruno Dubernet est un ancien de la grande distribution, propriétaire d’un Netto à Saint-Vincent de Tyrosse pendant plusieurs années. Il s'est donné quinze ans pour rentabiliser son investissement. Aujourd’hui, le secteur est concurrentiel et les marges étroites. Mais une étude de marché l'a convaincu, persuadé qu'il est que le carburant a encore de longs jours devant lui et que le tout-électrique n'est pas pour demain. Bruno Bubernet a mené de longues discussions avec les habitants de la commune, décroché le soutien de la mairie et de la communauté de communes pour obtenir le terrain.
La zone d'activité devrait se développer. Elle abrite déjà une station de lavage automatique. Très prochainement, des bornes électriques devraient être installées. Une boulangerie va même ouvrir d'ici la fin de l'année.