Nolan, 12 ans, est tombé gravement malade en février dernier. Ses reins ne fonctionnant plus, il a dû être transféré en urgence au service de réanimation du CHU de Bordeaux. Un mois après, il reste très affaibli par les suites de son infection à la bacérie E-coli.
"Oui il a mangé cette pizza, d'ailleurs il m'en reste une dans le congélateur. Je la garde comme preuve au cas où, on pourrait la faire analyser" dit Vanessa Schneider.
Un enfer
Elle est la mère de Nolan. Son fils de 12 ans a vécu un enfer.
Tout a commencé début février.
"Il a eu des vomissements, il était jaune, très jaune. Je pensais que c'était le foie. Il vomissait 7 fois par jour, ça a duré 9 jours mais il n'avait ni fièvre, ni diarrhée".
Le médecin de famille a prescrit du Vogalen, un anti-vomitif, suspectant une gastro-entérite. Puis une prise de sang.
"C'est là qu'il a compris que c'était grave. L'analyse a détecté un taux de créatine trop important. Cela peut entraîner le blocage des reins" explique Vanessa. "Il s'agissait d'une forme sévère de SHU", le syndrome hémolytique et urémique provoqué par la bactérie Escherichia coli.
Ses reins ne fonctionnaient plus
Nolan est admis à l'hôpital de Dax, le plus près de chez lui, qui décide de le transférer en urgence, le 14 février, au service de réanimation du CHU de Bordeaux.
"Ses reins ne fonctionnaient plus, ils ont été obligés de lui poser une sonde pour les vider. A 12 ans perfusé, sondé, transfusé... ça reste un moment traumatisant pour lui".
Après 3 jours passés en réanimation, puis 7 en pédiatrie, Nolan peut rentrer chez lui. "Mais trois jours après il a rechuté avec une insuffisance respiratoire. Il a dû de nouveau être hospitalisé, sous oxygène. C'était un effet secondaire de son infection".
Le jeune adolescent n'a pu retourner au collège qu'à la mi-mars, un mois et demi après le début de l'infection. Mais il reste très affaibli.
Quand se remettra t-il ?
"Il est fatigué. Il s'endort en cours. Mardi dernier il est allé se coucher à 17 heures" témoigne la mère de famille. Son emploi du temps a dû être adapté, avec des horaires allégés.
"Quand se remettra t-il ? Personne ne peut nous le dire. Nous ne savons pas non plus s'il y a des risques de rechute. Il doit boire beaucoup d'eau, éviter le potassium pour ses reins, il a des piqûres tous les quinze jours pour stimuler ses globules rouges".
Vanessa Schneider a rejoint le groupe Facebook SHU Sortons du silence, créé par l'association SHU typique sortons du silence en "prévention, soutien et recherche sur le syndrome SHU".
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Elle y a contacté d'autres familles victimes de l'épidémie liée aux pizzas surgelées de la marque Buitoni.
"Nous comptons porter plainte contre X dans un premier temps" dit-elle, déterminée à poursuivre les responsables de ce cauchemar.
75 personnes, au moins, ont été identifiées comme ayant été contaminées en France, dont 11 en Nouvelle-Aquitaine.