La chambre d'instruction de Pau vient de confirmer la décision du juge d'instruction, du renvoi de Maylis Daubon devant les assises des Landes. L'accusée sera jugée pour empoisonnement de ses deux filles et une offre en vue de commettre l'assassinat de son ex-compagnon. Une déception pour l'avocat de l'accusée qui avait demandé l'abandon des charges concernant les empoisonnements.
C'est une déception pour l'avocat de Maylis Daubon. Le renvoi devant les assises du dossier de sa cliente a été confirmé par la chambre d'instruction de Pau, lundi 30 septembre. Une décision qui conforte la décision de la juge d'instruction, rendue au mois de mai.
Maître Gérard Danglade qui défend l'accusée avait demandé qu'elle ne soit pas poursuivie pour le crime d'empoisonnement de ses deux filles. "Il n'y a pas de mobile, car elle était très liée avec ses filles, il n'y a pas d'élément matériel", affirmait-il lors d'une interview réalisée quelques jours avant la confirmation de l'ordonnance par la chambre d'instruction de Pau.
L'avocat déplore une décision "essentiellement fondée sur des éléments de personnalité. Aucune réponse n'est apportée sur le plan juridique", estime Maître Danglade.
Mort d'Enéa
Enéa, 18 ans, est décédée en 2019 à Dax, dans les Landes, victime d'un malaise après la prise de bêtabloquants. Lors de l'autopsie, une vingtaine de molécules sont retrouvées dans son corps.
Deux ans après sa mort, sa mère, Maylis Daubon, est mise en examen, soupçonnée d'avoir volontairement empoisonné sa fille aînée en lui administrant des médicaments.
Maylis Daubon est également soupçonnée d'avoir reproduit le même schéma sur sa seconde fille Luan, avec des anxiolytiques, antidépresseurs et bêtabloquants, sans entraîner sa mort. "C'est comme s'il y avait eu une prise de relais entre Enéa et Luan", expliquait Maître Thibault Laforcade, avocat des parties civiles, interrogé en 2022.
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Empoisonnement ?
La question de l'administration des médicaments est un sujet récurrent dans la défense de Maylis Daubon. Enéa a-t-elle consommé seule plusieurs dizaines de cachets qui ont entraîné sa mort ou est-ce que quelqu'un les lui a donnés ? "Il faut une réponse juridique à la qualification de l’empoisonnement par le juge d'instruction", martèle Me Danglade.
L'accusée Maylis Daubon devra aussi répondre devant la cour d'assises d'une offre en vue de commettre l'assassinat de Yannick Reverdy, ex-mari et père de ses filles. L'accusée est suspectée d'avoir commandité une opération depuis son lieu d'incarcération, où elle est en détention provisoire depuis deux ans. Yannick Reverdy n'avait eu de cesse, pendant des années, d'alerter sur la personnalité de son ex-femme.
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Cassation
Suite à cette décision de la chambre d'instruction de Pau, l'avocat de Maylis Daubon a confirmé sa volonté de se pourvoir en Cassation. Une procédure qui va décaler la date de tenue du procès. "Nous comprenons que la défense use de ses droits. C'est une fuite de Maylis Daubon qui ne veut pas se confronter à la réalité du dossier. Pourtant, cela va arriver un jour", affirme Maître Laforcade, avocat des parties civiles. Le procès pourrait se tenir au plus tard à l'automne 2025 à la cour d'assises des Landes, à Mont-de-Marsan.