Reprise difficile pour les pêcheurs de Capbreton. Après un mois d'interdiction de sortie sur le Golfe de Gascogne, ils ont subi une météo capricieuse ces dernières semaines. Ils s'inquiètent de la pérennité de leur activité.
Les poissons fraîchement pêchés garnissent à nouveau les étals du port de Capbreton. Les pêcheurs landais ont repris le large mais dans les têtes, difficile de tourner la page de ces dernières semaines.
Après l'interdiction de pêcher durant un mois pour préserver les dauphins du Golfe de Gascogne, les professionnels du secteur ont dû affronter une météo capricieuse. "On a eu que des tempêtes et des dépressions les unes après les autres. Les marins sont sortis une fois ou deux en trois semaines”, se désole Patrick Courtiau, porte-parole des marins pêcheurs de Capbreton.
Côté ventes, l'impact de ces contretemps se ressent clairement.
On a manqué le passage de certains poissons migrateurs. On est passé au travers de la sole qu'on a très peu pêchée. On n’a pas la même quantité que les années précédentes.
Majorie Courtiauchargée des ventes de l'Accalmie 2
Malgré tout, les habitués du marché aux poissons sont au rendez-vous. Anne, cliente originaire de Dax, se veut solidaire de la profession. “Je viens ici régulièrement faire un plein d’un mois et j’en garde une partie au congélateur. C’est important de faire travailler les gens du coin”.
Des indemnités attendues de pied ferme
La filière s'inquiète du manque à gagner engendré par un mois de repos forcé. Le gouvernement lui a promis des indemnités à hauteur de 80 à 85% du chiffre d’affaires des marins pêcheurs.
Prévu courant mars, le versement des aides se fait attendre.
Les dossiers d’indemnisation sont complets. Tous n'ont pas encore été déposés. Il va falloir attendre qu’ils soient traités. Ensuite, il faudra que ça passe au paiement.
Patrick CourtiauPorte-parole des marins pêcheurs de Capbreton
Pour plusieurs équipages, l'équation économique est loin d'être simple. "La majorité des bateaux sont rémunérés en proportion de la pêche. Avec un mois sans activité, les marins salariés n’ont pas touché de salaire" explique Patrick Courtiau.
Fragilisée, la profession entend se mobiliser pour empêcher une nouvelle fermeture de la pêche l’hiver prochain. “Il y aura des actions mais certains risquent de ne pas tenir le coup”, prévient le porte-parole.