Il n'y a pas que les agriculteurs qui sont en colère. Les pêcheurs du golfe de Gascogne, interdits de pêche pendant un mois par les autorités pour protéger les dauphins, tirent aussi la sonnette d'alarme.
Ils sont une vingtaine de fileyeurs bloqués au port de la Cotinière, sur l’île d’Oléron. Les autorités ont interdit la pêche pendant un mois pour protéger les dauphins et la filière accuse de sérieuses pertes financières. Florian Ménard est l’un d’entre eux. Il a perdu 50 000 euros et s'accroche difficilement à l'espoir d'une indemnisation promise par l'Etat : "D'un point de vue financier, c'est une perte sèche. Après, il y a une indemnisation qui a été mise en place, mais si c'est comme d'habitude, elle sera payée qu'un an après. Si aujourd’hui, ils nous disent qu’on sera payés aussitôt… on attend, on verra. On n'a pas l'impression d'être défendus comme il faut."
On n'a pas l'impression d'être défendus comme il faut.
Florian MénardPêcheur sur l'île d'Oléron
Une colère partagée par son collègue Pierre Lebots, lui aussi pêcheur sur l'île d'Oléron : " Entre ça, le prix du gasoil, les charges. Tout augmente de toute façon. On est dans le néant. C'est au jour le jour qu'on vit. C'est un bordel."
Ces pêcheurs comptent donc sur une remise à la pompe du prix du carburant de 13 centimes promise par le gouvernement en septembre dernier.
Et ces restrictions ont bien sûr des conséquences au-delà des pêcheurs. La criée tourne au ralenti et la perte de chiffre d'affaires est estimée ici à plus de 500 000 euros.
C'est 150 ans d'histoire qui vont s'arrêter.
Christophe SueurConseiller départemental de la Charente-Maritime
Une situation que déplorent des élus comme Christophe Sueur, conseiller départemental de la Charente-Maritime : "On arrive à mettre en défaut tout un métier qui est un métier de tradition. Nous à la Cotinière, c’est 700 emplois. Mais c'est tout un village qui s'est construit. C'est 150 ans d'histoire qui vont s'arrêter. »
Une réunion avait lieu ce jeudi entre le comité national des pêches et Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. Les professionnels du secteur espèrent que cela leur permettra d’être enfin entendus.