Ce lundi 22 janvier, le mois sans pêche démarre dans le golfe de Gascogne. Avec des conséquences concrètes pour les poissonniers et les consommateurs. Le choix sur les étals risque d'être restreint et les prix pourraient grimper. Réactions à La Rochelle.
Merlan, rouget, bar sauvage... Des espèces de poissons très appréciées sur le marché couvert de la Rochelle, mais qui pourraient bientôt disparaître des étals. Pendant un mois, une zone de pêche sera fermée dans le golfe de Gascogne. Tous les bateaux à pavillon français, mais aussi étrangers de plus de huit mètres, ne seront plus autorisés à pêcher. Une mesure pour préserver les dauphins et marsouins qui impacte tout le milieu de la pêche, et peut-être aussi les consommateurs.
Une décision du conseil d'État face au nombre grandissant de dauphins blessés ou tués par les filets de pêche. Les pêcheurs sont les plus impactés, mais les poissonniers redoutent aussi des temps difficiles.
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Pour Olivier, cette mesure est bonne sur le fond, mais pas sur la forme. "Il est temps qu’on prenne soin de la ressource sauvage. Mais cette réglementation interdit à des gens de travailler, il y a d'autres solutions moins radicales comme la création de jachères, identifier les zones de frayères. Il faut qu’on protège nos ressources, mais ce n’est pas la bonne méthode."
Quelles conséquences pour les poissonniers ?
Même son de cloche chez les poissonniers, un peu plus loin, au marché de La Pallice. Mario estime que la mesure va favoriser les produits étrangers. "On va regarder les produits qui viennent d'ailleurs parce qu’on n’aura rien de chez nous. Les marins, les restaurants... Ça va impacter beaucoup de monde. On va attendre de voir si les bateaux ressortent, si on peut travailler, sinon ce seront les vacances. Là, on ne sait pas du tout ce qui va se passer."
On peut comprendre, ils sont en période de reproduction. Mais après, avoir mis une filière par terre pour protéger quelques dauphins, je ne sais pas...
FrançoisPoissonnier
Moins de poissons, c'est aussi le risque de voir le prix du produit augmenter. Une inquiétude partagée par de nombreux commerçants sur le marché. "Les pêcheurs seront peut-être aidés, je ne sais pas. Mais ce seront les seuls. Nous, on n'a aucune aide financière. On verra bien comment ça va se passer, heureusement que je n’ai pas cinquante salariés", assure François.
L'interdiction de pêcher est une mesure trop extrême pour ce dernier. "Je n’ai pas de solution valable pour tout ça. Mais il y a plein de choses à faire sans bloquer intégralement la pêche."
L’interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne est valable jusqu’au 20 février inclus. Plus de 450 navires français sont concernés.