Lundi matin 22 janvier, l'interdiction de pêche entrera en vigueur pendant quatre semaines dans le Golfe de Gascogne. Une première depuis 1945 et une mesure destinée à protéger les dauphins. Quatre cents bateaux à quai, c'est un gros manque à gagner pour la profession.
Gaël Gueffier est le patron du bateau Saint-Pierre. Basé à Anglet, cela fait 17 ans qu'il est à son compte. Le marin emploie trois salariés, dont sa femme. Son embarcation fait partie des 400 qui resteront à quai dès lundi matin 22 janvier. Une décision du Conseil d'Etat interdit la pêche pendant quatre semaines dans le Golfe de Gascogne.
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"A la fin février dans le foyer familial, il n'y aura aucun revenu. Et on ne peut pas démarrer les dossiers d'indemnisation avant la fin février. Le temps que l'administration les traite, on attendra des mois avant de toucher la compensation", déplore le patron de pêche Gaël Gueffier.
Pourtant, depuis trois ans, les pêcheurs comme Gaël se sont équipés avec des répulsifs sonores pour effrayer le cétacé. Le nouveau dispositif n'est cependant pas suffisant pour les autorités.
"On a fait de multiples réunions à Bordeaux avec l'Etat et les associations. Je me suis équipé et quand on voit le résultat et la mesure, on ne nous écoute pas", rage le marin basque.
Un mois sans pêche pour protéger les dauphins
Chaque année, les cétacés se retrouvent coincés dans des filets. On en retrouve régulièrement morts sur les plages de la Côte Atlantique. En 2022, les Organisations environnementales ont recensé 910 captures de dauphins, un chiffre que réfutent les associations de pêche.
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Un plan d'urgence a même été lancé réunissant scientifiques, associations et pêcheurs. Pour autant, l'interdiction est tombée.
"On est les plus tristes. Il y a une cohabitation qui doit se faire. Mais aujourd'hui, c'est nous qui sommes pénalisés. Sur février, c'est près de 30 millions qui manqueront dans les caisses", indique Serge Larzabal, président du comité interdépartemental des pêches Pyrénées-Atlantiques et Landes.