L'indemnisation annoncée ce jeudi par le ministre de la Transition écologique répond à une partie des attentes des pêcheurs, privés de sortie dans le golfe de Gascogne depuis le 22 janvier. Pour autant, le président du comité interdépartemental des pêches des Landes et des Pyrénées Atlantiques ne décolère pas face à une interdiction jugée "injuste".
Le gouvernement a parlé, les aides arrivent, mais les représentants de la filière pêche restent amers. Depuis le 22 janvier, les bateaux de huit mètres ou plus, équipés de certains types de filets, n'ont plus le droit de sortir dans le golfe de Gascogne.
Pour compenser le manque à gagner, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a promis des indemnités, "entre 80 et 85%" du chiffre d'affaires des pêcheurs. Si la Commission européenne donne son aval dans les prochains jours, leur versement est prévu début mars.
"Ça nous satisfait sur le principe, on va attendre le retour de la Commission", réagit prudemment Serge Larzabal, président du comité interdépartemental des pêches des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.
Une interdiction destinée à protéger les dauphins
L'interdiction doit se prolonger jusqu'au 20 février. Elle fait suite à une décision du Conseil d'Etat, saisi par plusieurs associations de défense de l'environnement. La mesure est destinée à éviter que des dauphins et marsouins ne soient capturés accidentellement, durant leur période de reproduction. Un non-sens, estime Serge Larzabal.
C'est inapproprié, il n’y a aucune urgence. La population de cétacés est stable depuis 20 ans. Ils ne sont pas menacés d'extinction.
Serge Larzabalprésident du comité interdépartemental des pêches des Landes et des Pyrénées Atlantiques
Ecologie "punitive"
Le représentant du comité interdépartemental dénonce une "écologie punitive" et un manque d'écoute. Il plaide pour une meilleure cohabitation avec la faune sous-marine.
Pour lui, une certitude : l'épisode risque de marquer psychologiquement la filière."Les pêcheurs ont la volonté de trouver des solutions, de faire des efforts pour avoir le moins de prise accidentelle de dauphins. Tout ça est balayé d'un revers de main", se désole Serge Larzabal.