Elles veillent sur la ville de Dax depuis 110 ans. Les arènes se préparent, vingt ans après les premiers travaux, à une remise en beauté. La structure, en béton armé, subit les variations du temps.
En 1913, Dax et son architecte municipal Albert Pomade dévoilaient des arènes d’un autre genre. “Un bâtiment entièrement en béton armé, ce qui était tout à fait innovant à l’époque. C’est un matériau qu’on n'aimait pas beaucoup, réservé aux structures industrielles”, explique Kevin Laussu, historien de l’art.
Armatures oxydées
Un choix osé, qui, au-delà de l’esthétique, a été motivé par des raisons financières, le béton coûtant moins cher que la pierre. C’est une entreprise bordelaise, la seule à l’époque habilitée à travailler le béton armé qui se charge des travaux. Ils construiront les arènes directement sur site, “comme des Legos".
Cent-dix ans plus tard, le béton et surtout les armatures de métal se fragilisent. “C’est un matériau instable. Les armatures métalliques sont sujettes à l’oxydation qui provoque des éclats dans le béton”, détaille Kevin Laussu. Il y a vingt ans, les arènes avaient déjà subi un premier chantier, qui avait pesé pour 2,2 millions d’euros.
De nouveaux travaux ont déjà été évoqués en mars dernier, lors du conseil municipal. 200 000 euros avaient alors été alloués pour réaliser des travaux d’étanchéité. Aujourd’hui, le coût semble bien plus important que l’enveloppe initiale et pourraient s'élever à plusieurs millions : la structure elle-même est fragilisée.
Véritable patrimoine de la ville de Dax, les arènes vont donc être rénovées, pour leur donner encore quelques années d’espérance de vie. “C’est un établissement qui a participé à l’embellissement de la ville, qui a connu une histoire extraordinaire avec tous les cartels de toreros”, illustre l’historien spécialisé dans l’histoire de l’art.
Monument historique
La renommée du bâtiment perdure encore aujourd’hui. Lydie Arickx est la sculptrice à l’origine d’une fresque de 30 mètres, inaugurée en 2013 pour marquer son inscription aux Monuments historiques, et qui orne un des murs extérieur des arènes.
Chaque jour, elle constate l’intérêt des Dacquois pour leurs arènes. “Ces arènes sont très belles, très typiques, très dessinées. Les gens y viennent régulièrement pour faire des photos, des portraits de famille, voire de mariage”, sourit la sculptrice.
Le chantier de rénovation des arènes a été lancé fin septembre, pour profiter de la saison hivernale, avant le retour, à l’été prochain, des corridas et de la feria.