Alors que leurs produits sont prisés des consommateurs, les kiwiculteurs landais sont inquiets. Au cœur de leurs inquiétudes : un futur accord de libre-échange sur tous les produits agricoles entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande.
Le département des Landes produit 10 000 tonnes de kiwis par an, soit un quart de la production française. Mais voilà, un accord entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande, le 27 novembre 2023 et portant également sur la viande ovine et le vin, inquiète les producteurs de kiwis. Car, dans ce pays, une seule société possède le monopole sur ce fruit, Zespri.
Moins de charges salariales
Marleen Gonthier, la directrice de la SCAAP Kiwis de France, résume le problème soulevé par ce nouvel accord. "Zespri vient faire des achats en Turquie et en Europe pour, après, venir revendre ses produits sur le marché français !" , s'indigne-t-elle. Or, les producteurs turcs sont payés moins cher que les producteurs hexagonaux, et ont des charges moins importantes, notamment en terme de coût salarial, moins conséquents en Turquie qu'en France.
Malgré les labels
Cette menace inquiète les 200 producteurs landais de la Scaap Kiwifruits , une société coopérative basée à Labatut, au sud de Dax. Les choix de culture, de labels, tous les efforts de ces dernières années qui lui ont permis de devenir le premier producteur français, pourraient réduits à néant face à un apport de kiwis bon marché et éventuellement moins qualitatifs.
Jérôme Piet fait partie des 200 producteurs du site, il insiste pour défendre une production de qualité. "Nous, on se bat pour définir des labels, des origines, par exemple le label Kiwi rouge de l'Adour. Mais avec tout ça, on va tomber dans une banalisation complète du kiwi !" , déplore-t-il. Avec le risque que le consommateur, s'il apprécie les prix bas dans un premier temps, se désintéresse du kiwi s'il ne correspond pas à la qualité attendue.
Chaque année, le département des Landes produit 10 000 tonnes de kiwi, soit un quart de la production française.