Dans les Landes, comme un peu partout en France, les sapeurs-pompiers volontaires ne sont jamais trop nombreux. Un engagement total pour ces passionnés qui nécessite une certaine organisation afin de le concilier avec un emploi et une vie privée.
Alors qu’ils ont combattu le premier feu de forêt de l’année le 12 février 2023, les sapeurs-pompiers des Landes peinent à recruter. À Pomarez, dans le sud du département, il manque des volontaires pour assurer un secours de tous les instants. "C’est vrai qu’avec la vie professionnelle de certains, on se retrouve avec des effectifs restreints la journée", avoue l’adjudant-chef Sébastien Larrère, chef de corps des pompiers de Pomarez.
En 2018 déjà, la question avait été soulevée au Sénat. Alors que la sécheresse occasionne des feux de forêts plus nombreux et importants comme ce fut le cas en 2022, les pompiers ont toujours besoin de renforts. Une nécessité qui se heurte souvent à la difficulté de concilier ce volontariat avec la vie personnelle et professionnelle.
Passion, solidarité et don de soi
Sur les 1 700 sapeurs-pompiers des Landes, plus de 80 % sont volontaires. Un chiffre qui témoigne de l’importance des soldats du feu volontaires. Mais si la responsabilité peut faire peur, l’adjudant-chef Sébastien Larrère l’assure : "Tout le monde peut devenir sapeur-pompier volontaire. Il faut surtout de la volonté, de la passion, et ensuite, il y a des tests sportifs et des formations."
Aurélie Grihon a franchi le pas en 2016, jusqu’à devenir caporale. "Dès que je suis arrivée ici, je me suis engagée", déclare-t-elle. Infirmière libérale de profession, elle s’épanouit dans ce volontariat et apprécie fortement l’esprit de groupe qu’elle trouve à la caserne. Quand son bipeur sonne, "c’est de l’adrénaline, mais on est entouré et jamais seul".
"J’aime la cohésion de groupe qu’il y a ici, c’est le contraire de mon activité où je suis seule. Je ne vis pas cette notion d’urgence comme une difficulté", insiste la caporale.
Lorsqu'il y a des incendies comme l’été dernier, certains peuvent partir aider sur place, quand d’autres peuvent rester parce qu’il faut tout de même maintenir un secours à la personne. C'est pourquoi l’importance des volontaires est cruciale.
Adjudant-chef Sébastien Larrère, chef de corps des pompiers de Pomarez
Cette même passion, le Sergent Xabi Elissondo la partage également depuis 2016 et son intégration au centre de Pomarez. Avant ça, il était jeune sapeur-pompier. "Depuis petit, je voulais être pompier. À cet âge-là, on ne voit que ceux qui combattent le feu, mais il y a beaucoup de missions de secours à la personne", rappelle-t-il.
Selon lui, environ 70 % des missions consistent à porter secours à des personnes en détresse. Des missions qui ne sont pas moins importantes et parfois même "pesantes". "On voit des choses qui ne sont pas faciles", confesse Xabi Elissondo. Avant de louer, lui aussi, l’esprit collectif qui l’aide à surmonter les difficultés : "On a des collègues à qui parler, on peut dire quand ça ne va pas et il y a un suivi psychologique."
La passion, la solidarité et le don de soi sont les maîtres-mots, chez les pompiers, d’autant plus lorsqu’ils ne sont pas professionnels. "C’est une activité qui prend du temps. Il faut donner du temps aux autres au lieu de partir en week-end avec la famille quand il y a des astreintes", prévient l’adjudant-chef Sébastien Larrère.
Concilier le bureau et la caserne
Mais de ce côté, les sapeurs-pompiers des Landes ne se font pas trop de soucis. La nuit et le week-end, les effectifs sont au complet. C’est plutôt en journée, quand il faut concilier cette activité avec un emploi, que les pompiers de Pomarez peinent à trouver des volontaires. Une problématique renforcée notamment en milieu rural, car il faut habiter à huit minutes d’une caserne maximum afin d’intervenir à temps.
Pascal Cassiau, le maire de Pomarez est pleinement conscient de ces difficultés. Recruter un sapeur-pompier volontaire était pour lui nécessaire. En 2020, il a donc embauché Jérôme Daverdin. "J’ai le bipeur en permanence avec moi, même au travail. Et dès que ça sonne, j’en avertis mon supérieur et je pars en intervention", raconte ce dernier. Une situation qui ne pose pas de problème au maire Pascal Cassiau. "Il nous avertit au moment où il s’en va pour qu'on ne le recherche pas partout et ça se passe très bien. Ça peut être gênant parce que pendant qu’il n’est pas là, le travail n’est pas fait, mais bon, nous ne sommes pas à un jour près", sourit l’édile.
Pour des employeurs privés, la question peut être un petit plus complexe à gérer. "Tout est possible avec de la volonté, répond le maire de Pomarez. D’ailleurs, j’appelle les sociétés de Pomarez à essayer d’embaucher des pompiers volontaires, de façon à ce qu’ils soient plus nombreux."
En attendant de recruter plus de volontaires, les sapeurs-pompiers s’entraînent afin de préparer les interventions sur des incendies, en prévision de la période estivale.