Les pompiers des Landes en grève contre le manque d’effectifs sur le terrain

Les soldats du feu montent au créneau. Trois syndicats de sapeurs-pompiers des Landes ont lancé un préavis de grève illimité dès lundi 11 avril. Ils dénoncent la répartition des effectifs : trop nombreux dans les bureaux et pas assez dans les casernes, alors que le nombre d'interventions est en hausse.

Le feu couve à nouveau sous les casques des sapeurs-pompiers landais. Pour la troisième fois en trois ans, ils lancent un mouvement de grève illimité à l'appel de trois syndicats (Union CNT-CGT, SPP-PATS et SNSPP-PATS) pour demander plus de moyens face à la hausse du nombre d'interventions.

 “La nuit, seuls 33 pompiers couvrent le département”

Principal sujet d’inquiétude : le manque d’effectifs. Selon Nicolas Chevalier, représentant du syndicat SPP-PATS, il y a une distribution des secours insuffisante et inéquitable dans les Landes.

“La nuit, seuls 33 pompiers couvrent le département”, donne-t-il en exemple. “C’est très peu. Nous demandons à répartir de manière plus stratégique les effectifs de pompiers, surtout la nuit et le week-end.”

Pour porter leurs revendications, ils étaient environ 70 à manifester devant le conseil départemental à Mont-de-Marsan ce lundi 11 avril, date du conseil d’administration du Sdis.

La direction, qui porte un projet d'établissement jusqu'en 2027, veut notamment renforcer les moyens dans les équipes d'encadrement. Ce qui n'est pas au goût des syndicats. 

Un sentiment d’insécurité

Le 5 avril, les trois syndicats avaient déjà adressé une lettre ouverte aux élus du territoire landais. Objectif : alerter sur les conditions d’intervention des pompiers. 

Selon Sandy Leroy de l’union CNT-CGT, les sapeurs-pompiers partagent un sentiment d’insécurité. “Il y a des départs de la caserne en sous-effectif qui mettent en danger, non seulement les intervenants que nous sommes, mais aussi la population.” 

“Un jour, il y aura des loupés”

Jusqu’à présent, poursuit le pompier, les équipes donnent leur maximum pour que les interventions se passent bien. “Mais un jour, il y aura des loupés”, dénonce-t-il. “Il y aura même peut-être un drame, alors qu’on aura alerté nos élus et nos décideurs de la situation !”

En 2010, il y avait 300 pompiers professionnels pour 23.000 interventions. Aujourd’hui, nous sommes 298 alors que nous avons dépassé les 34.000 interventions.

Lettre ouverte aux élus landais, le 5 avril 2022

Les syndicats veulent surtout alerter sur le projet d'établissement de la direction, rejeté par 91% des agents du Sdis selon l’intersyndicale, qui reproche le recrutement de 16 cadres, face au manque d’effectifs sur le terrain.

Un accompagnement des casernes volontaires

Face à la fronde, la direction du Sdis défend son projet d’établissement. “Aujourd’hui, ce projet répond à un besoin de conforter le traitement du risque feu de forêt”, explique Marcel Pruet, président du Sdis des Landes. 

La solution : accompagner les casernes volontaires. Aujourd’hui, les 1.800 volontaires couvrent 71 % des interventions dans le département.

“Depuis des années, on voit bien que les chefs de ces centres volontaires se retrouvent face à la complexification de leurs tâches.” Pour alléger leur travail, le Sdis souhaite donc renforcer les effectifs organisationnels : en 2027, les personnels administratifs, techniques et spécialisés passeront de 70 à 81.

Par ailleurs, Marcel Pruet réfute le manque d’effectifs. “Aujourd’hui, le secours est bien délivré. Il n’est pas question de sous-effectifs, mais d’équilibre entre volontaires et professionnels.”

Une réunion entre les syndicats et la direction est prévue jeudi 14 avril en présence de la préfète. Le vote du projet d’établissement a été reporté au prochain conseil d’administration, le 30 mai prochain.

Le reportage de Amaëlle Brignoli, Laurent Montiel et Xavier Granger

Les pompiers des Landes en grève contre le manque d’effectifs sur le terrain ©France Télévisions
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