À Mimizan, le département des Landes a décidé de construire une passe à anguilles, pour qu'elles ne soient plus bloquées dans leur migration.
Les anguilles, encore au stade de civelles, parcourent plus de 6 000 km. Depuis la mer des Sargasses où elles ont éclos, jusqu'aux eaux douces du continent européen. Mais cette migration est perturbée par les barrages qui se sont multipliés sur les rivières.
Pour laisser un passage à cette espèce emblématique de la région, le département des Landes a mis les moyens : 300 000 euros de budget et six mois de travaux pour construire cette passe. Elle est spécialement conçue pour aider les anguilles au franchissement.
Nicolas Mengin est animateur rivière au département des Landes. Derrière lui, le barrage en chantier permettra bientôt le passage des anguilles.
C'est le premier ouvrage bloquant depuis l'océan, donc les anguilles ne pouvaient pas remonter. Comme c'est une espèce en danger, reconnue au niveau internationale, c'est une espèce prioritaire.
Nicolas Mengin, département des LandesFrance 3 Aquitaine
Dès le printemps prochain, cet ouvrage servira aux anguilles sur leur chemin vers l'étang d'Aureilhan, à quelques kilomètres en amont. "On a des petits picots qui font 6-7 centimètres de longueur, et elles passent au milieu, ce sont de toutes petites anguilles ici", explique Nicolas Mengin.
Une espèce essentielle
La population d'anguilles présentes dans la région a drastiquement diminué au 20ᵉ siècle. Elle est pourtant essentielle dans la biodiversité du littoral aquitain, comme nous l'explique Christophe Hugues, le président de l'Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques de Mimizan.
"C'est une espèce qui est là depuis des millions d'années, qu'on retrouve sur nos sites, et qui est aussi importante dans le biotop. On peut la retrouver sur nos étangs, et c'est preuve de qualité de l'eau et de nos milieux", détaille Christophe Hugues.
Mais la continuité écologique propice au développement de l'anguille est encore loin d'être assurée. Rien que dans les Landes, il existe toujours une cinquantaine d'ouvrages bloquants sur les cours d'eau.