L'enquête sur la disparition de l'emblématique patron de Quiksilver au large d'Hossegor est terminée. Son corps n'a pas été retrouvé mais les enquêteurs ont pu établir le scénario de sa disparition accidentelle, en mer, le 30 janvier.
Plus de quatre mois après sa disparition, l'enquête est terminée. Pierre Agnès a bien disparu accidentellement au large de Hossegor le 30 janvier, alors qu'il se trouvait seul à bord de son bateau.
"Le scénario est très clair"
Les recherches avaient été abandonnées le lendemain de sa disparition. Mais la gendarmerie maritime de Brest et la COP de Capbreton ont étudié les circonstances de la disparition pendant des mois, et même effectué une simulation à l'école marine de Nantes, précise le procureur de Dax Jean-Paul Puyo.Nous avons pu effectuer cette simulation en rentrant tous les éléments dont nous disposions, les données météo, le relief, les caractéristiques techniques du bateau… et aujourd'hui, le scénario est très clair.
Ce mardi 30 janvier, Pierre Agnès a donc pris la mer, seul à 7h17. Il apparait sur les vidéos de la capitainerie.
Pendant trois minutes, il s'est dirigé plein ouest à une vitesse de trois nœuds, ensuite à 7 h 20 il remonte vers le nord pour se rendre sur son lieu de pêche, à une vitesse comprise entre 6 et 10 nœuds.
Pierre Agnès navigue de nuit, la lune est couchée, dans la brume et le brouillard, et une forte houle. Pas de quoi inquiéter outre mesure le patron de Quiksilver, enfant du pays, surfer et marin aguerri.
Si la houle reste faible à la surface du gouf de Cap Breton, d'une profondeur de plus de 3 500 mètres, les vagues deviennent plus violentes lorsqu'elles se rapprochent de la côte, à quelques dizaines de mètres de fond.
Il informe un ami par téléphone
"A 7h33, Pierre Agnès a un ami au téléphone, précise Jean-Luc Peyo. Il l'informe qu'il est dans la houle et le brouillard, qu'il attend que le temps se calme pour rentrer" Une conversation qui n'était pas "particulièrement tendue"
Des vagues de 4 à 5 mètres
Quelques minutes après ce coup de fil, le chef d'entreprise remet les gaz pour faire face aux assauts de la houle. "Il n'avait aucune visibilité, et son bateau n'a pas de quille, seuls les gaz pouvaient lui permettre de tenir, précise Jean-Luc Peyo, évoquant une houle ouest – nord-ouest, avec "des vagues de 4 à 5 mètres".C'est à 7h37 que son moteur se coupe brusquement sous l'action du coupe circuit, au moment où Pierre Agnès, vraisemblablement visé par une vague à bâbord, est éjecté de son bateau et tombe à l'eau.
Son décès n'est toujours pas prononcé
Son corps pourrait ne jamais être retrouvé, "surtout si les courants l'ont emmené au niveau du gouf. La pression de la mer y est telle, qu'elle peut faire en sorte qu'un corps ne remonte jamais".
Maintenant que l'enquête est close, établissant que Pierre Agnès a bien disparu en mer de façon accidentelle, le tribunal devrait donc être très prochainement saisi afin de pouvoir prononcer son décès.