Le père de deux bébés dont les corps ont été retrouvés dans un sac en plastique à proximité d'une ferme des Landes, a maintenu vendredi devant la juge qu'il n'était pas au courant, croyant l'un mort-né et l'autre abandonné,
L'audition du père âgé de 29 ans est intervenue deux jours après celle de la mère des deux nourrissons, nés en 2012 et 2013, et alors que cette dernière a avoué devant la juge qu'ils avaient été étouffés.
Celui-ci, mis en examen au moment de la découverte macabre pour "non-dénonciation de crime et recel de cadavre" et écroué, n'a pas été interrogé sur ces accusations nouvelles vendredi, mais uniquement sur la découverte d'un deuxième bébé, a déclaré son avocat Me Frédéric Dutin, Il a maintenu ses déclarations initiales assurant que le premier enfant était "mort-né" et assurant qu'il pensait que le deuxième avait été abandonné, en contradiction avec les affirmations de sa compagne. Il a par ailleurs précisé avoir découvert le foetus du bébé dans le congélateur de l'appartement où ils habitaient et avoir ainsi appris son existence à ce moment-là, en septembre 2012.
Selon lui, l'enfant était mort-né pendant une période où lui et la mère étaient séparés. Le corps du nourrisson aurait ensuite encore séjourné pendant 15 mois dans un congélateur car, selon lui, la mère ne voulait pas s'en séparer.
En septembre 2013, le petit Nicolas est né vivant, mais ses parents avaient selon son père décidé de l'abandonner faute de moyens financiers suffisants pour l'assumer. C'est sa compagne qui devait ensuite s'en charger, en le laissant à l'hôpital de Mont-de-Marsan, ce qui ne fut jamais le cas.
Il n'a cependant pas livré d'explication claire sur la découverte des deux enfants, ensemble, dans un sac plastique, après avoir séjourné dans un congélateur. Selon son avocat, cet homme qui était au chômage depuis un an et demi, doit être ré-entendu prochainement sur les accusations de sa compagne, sans travail comme lui. La grand-mère paternelle des enfants devrait également être entendue.
Le résumé de cette affaire
L'affaire avait éclaté au lendemain de Noël, lorsque ce couple, installé à Serres-Gaston (Landes) et ayant trois enfants âgés de 2 à 6 ans, avait été placé en garde à vue pour éclaircir une affaire de disparition d'enfant.Les gendarmes avaient été saisis par la justice à la suite d'un appel aux services de protection de l'enfance passé par la grand-mère paternelle des enfants, qui avait appris mi-décembre par son fils que le couple avait abandonné un bébé non
déclaré et voulait le retrouver pour l'adopter.
Aucune trace de l'enfant n'ayant été trouvée, les parents avaient alors été entendus et la mère avait fini par avouer qu'elle avait laissé le bébé, né dans la nuit du 26 au 27 septembre, se noyer dans un lac. Elle avait alors été mise en examen et écrouée. Le père, qui avait semblé choqué par ses déclarations, n'avait pas été poursuivi.
Quelques semaines plus tard, le 3 février, les enquêteurs avaient cependant découvert les corps de deux petits garçons dans un sac plastique jeté dans un fossé non loin d'une ferme où vivent les parents de cette mère de famille.
Entendue mercredi sur cette découverte, la mère a avoué que les deux enfants, nés en 2012 et en 2013, avaient été étouffés. Elle a été mise en examen une nouvelle fois pour l'homicide du bébé né en 2012. Et a refusé d'assumer seule la responsabilité de ces actes, laissant entendre que son compagnon était au courant.
