Une femme de 28 ans a avoué avoir noyé son nouveau-né dans un lac des Landes, le lac d'Agés, au sud d' Hagetmau, pendant sa garde à vue déclenchée en raison de la disparition de l'enfant, a-t-on appris aujourd'hui samedi auprès du procureur de Mont-de-Marsan.
La femme, déjà mère d'un garçon de 6 ans et de deux fillettes de 5 et 2 ans, avait été placée en garde à vue jeudi après-midi. Elle sera déférée aujourd'hui samedi en début de soirée au parquet, en vue de sa mise en examen par un juge d'instruction pour l'homicide du bébé en septembre. L'enquête menée par la Brigade de recherches de la gendarmerie de Mont-de-Marsan, co-saisie avec la Section de recherches de Pau avait été déclenchée suite à l'alerte donnée par la grand-mère du bébé qui avait contacté les services de la protection de l'enfance pour obtenir la garde de l'enfant, après avoir appris par son père qu'il avait été abandonné.
Selon le récit de la mère en garde à vue, le bébé est né dans la nuit du 26 au 27 septembre. Sa naissance n'a jamais été déclarée, mais il s'appelait Nicolas,
Sa mère, résidant avec son compagnon dans le petit village landais de Serres-Gaston, l'a gardé et allaité pendant toute la journée du 27. Vers 23h00, suite à une discussion avec son compagnon, au chômage depuis plus d'un an, sur l'impossibilité d'assumer financièrement cet enfant, elle lui avait annoncé qu'elle allait se rendre à l'hôpital de Mont-de-Marsan pour l'abandonner.
Elle l'avait alors emmené dans sa voiture, à proximité d'un lac, puis d'un autre avant de s'arrêter finalement en bordure du lac d'Agés. Elle y aurait encore allaité l'enfant, "avant de le déposer nu, dans l'eau", a déclaré le procureur. "Elle a désigné aux gendarmes le lieu où elle l'avait abandonné", a-t-il ajouté
en précisant que le père âgé de 29 ans, également en garde à vue, a eu un "choc émotionnel" très violent samedi matin en apprenant les propos de sa compagne, car il restait persuadé que l'enfant était encore en vie.L'homme, qui avait expliqué à sa mère que le couple n'avait "pas les moyens d'élever
un quatrième enfant", semble hors de cause, selon le parquet.