L'investissement doit permettre à l'unité de valorisation des déchets d'entrer enfin en service. La technologie innovante mise en place sur le site landais entraîne des difficultés qui ont coûté son poste début juillet au PDG et cofondateur d'Europlasma, Didier Pineau.
Europlasma serait-elle en train de se brûler les doigts avec sa technologie de torche à plasma ? Depuis 1992, la société exploite cette technique pour traiter des déchets dangereux tels que l'amiante. Mais c'est en s'intéressant au marché des déchets ménagers que l'entreprise a connu ses difficultés.La nouvelle usine de Morcenx, dans les Landes, a pour but de produire 12 mégawatts d'électricité (soit l'équivalent de la consommation de 2 000 foyers) en retraitant 37 000 tonnes de déchets. Mais le retard de livraison de l'unité de production, qui a coûté 40 millions d'euros, a précipité le groupe dans la crise. Europlasma, qui emploie près de 90 personnes (le siège social du groupe est à Morcenx), a suspendu sa cotation au mois d'avril et a retardé la publication de ses comptes pour l'année 2012.
L'assemblée générale prévue en octobre 2013 promet d'être houleuse.
Pour remettre l'usine sur de bons rails, les actionnaires ont décidé de réinvestir 4,5 millions d'euros dans l'usine de Morcenx pour remplacer un équipement défaillant. Dans un communiqué de presse, Europlasma affirme que la production reprendra "à l'hiver 2013/2014" mais à mi-puissance seulement ; la production maximale étant attendue pour l'été 2014.
Le fonds helvetico-britannique Gotex et une filiale du Crédit Suisse, actionnaires principaux, ont réorganisé la direction du groupe. Didier Pineau, cofondateur de l'entreprise, a quitté ses fonctions de Directeur Général au début de l'été et a démissionné de son siège d'administrateur. Il est remplacé par François Marchal, nommé pour six mois.
Eurosima a également vendu ses parts dans Europe Environnement, une filiale spécialisée dans la dépollution de l'air en milieu industriel, pour dégager des liquidités.
Ce plan apparaît comme le dernier recours pour sauver l'usine de Morcenx inaugurée l'année dernière dont le procédé de production d'énergie semble opérationnel mais qui connaît des problèmes de fiabilité.
