Les producteurs contraints de vider leurs exploitations en début d'année attendent toujours le solde des indemnités promises. Ils voient venir les nouvelles échéances de remboursements d'emprunts et d'annuités MSA avec crainte. Pourront-ils payer et continuer d'exister ?
"Fin 2017, début 2018 il va falloir rembourser de nouveau toutes nos dettes, les emprûnts, les annuités MSA...ça va être très difficile parce que notre revenu n'est pas là et les indemnisations ne pas toutes versées, loin s'en faut".
Lionel Castetbon est gaveur de canards gras labellisés IGP dans les Landes. Cette année, il ne pourra pas vendre son foie gras avant la mi octobre. Des bêtes, il n'en a pas eu dans son exploitation depuis décembre 2016. C'est ce week-end qu'il reçoit ses premiers canetons. Le ravitaillement, très demandé, n'a pas été facile.
Comme bon nombre de ses collègues, il fait face à sa deuxième crise liée à la grippe aviaire. Il attend encore les indemnités promises en 2016, celles de 2017 sont en cours mais arrivent avec beaucoup de retard.
Les aides, qu'il aurait dû recevoir en avril, devraient être versées fin septembre.
Et la période Mai - Septembre ne sera pas indemnisée. "Il y a eu reprise d'activité à cette période là mais par manque de canetons, beaucoup n'ont pas pu mettre de canards en place" explique le Président de la Chambre d'Agriculture des Landes, Dominique Graciet, qui espère convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de débloquer de nouvelles aides.
"De l'avis général des producteurs, une troisième campagne sera la mort assurée de l'immense majorité des producteurs" s'avance le président départemental du Modef Serge Mora.
Depuis le 1er septembre, les nouvelles mesures de biosécurité préconisées par le ministère de l'agriculture sont entrées en vigueur. Elles visent à renforcer les contrôles pour éviter un nouveau drame.