Le Modef et la Confédération paysanne appelaient à se rassembler ce samedi 26 décembre devant la préfecture des Landes à Mont-de Marsan. Les éleveurs de volailles landais ne veulent plus de l'abattage systématique préventif à chaque découverte de foyer de H5N8.
Dans les exploitations, les abattages ont commencé il y a trois jours et vont se poursuivre toute la semaine : 40 000 canards issus de 25 exploitations seront tués. Six foyers de grippe aviaire ont été détectés dans Les Landes depuis le 8 décembre. Il s'agit d'éviter une propagation incontrôlée du virus.
Une décision du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale que contestent le Modef et la Confédération paysanne. Les deux syndicats invitaient les éleveurs de volailles à se rassembler ce samedi 26 décembre à Mont-de-Marsan, devant la préfecture. Malgré le froid, plusieurs dizaines d'entre-eux se sont mobilisés. Parmi eux Serge Mora, qui affirme que les contaminations des élevages de plein-air par les animaux sauvages sont très minoritaires :
La contamination par la faune sauvage représente 1 à 2%. Le reste est lié à l'activité humaine, notamment le transport.
Plutôt que l'abattage systématique, Le président du Modef dans les Landes estime qu'il aurait fallu "arrêter toutes les circulations dès le premier cas". Il ne comprend pas pourquoi "la vaccination n'a pas été envisagée alors que, depuis l'été, on savait que le virus H5N8 circulait. Il y avait de la casse dans tous les pays, l'Allemagne, les Pays-bas, le Royaume-uni, la Belgique" énumère -t-il. "La vaccination aurait pu permettre de sauver la production locale".
D'autant que l'abattage systématique préventif prive les éleveurs de débouchées économiques sur le marché du frais.
Les clients qui achètent du canard pour faire des conserves pour l'hiver prochain de foie et de confit, çà se joue maintenant. Ces débouchés sont en train de disparaître.
"C'est d'autant plus regrettable" ajoute Serge Mora que "c'est une production qui n'a aucun problème de débouchés et qui manque de production".
Le Modef et la confédération paysanne préconisent un abattage ciblé et demandent des tests pour épargner les palmipèdes sains. Et face à des crises à répétitions, ils réclament une réflexion sur l'avenir de la filière.
"On ne peut pas continuer à travailler comme çà" avertit Serge Mora :
Moi, j'ai travaillé 35 ans, jusqu'en 2015 sans aucun souci. Je ne comprends pas qu'aujourd'hui, on ait des crises à répétition de ce niveau-là.
Les éleveurs de volailles redoutent que l'abattage préventif soit généralisé à tout le département des Landes.