Hossegor : un bâtiment d'une dizaine de mètres déchire les habitants

À Hossegor, dans les Landes, les copropriétaires de la place des Landais luttent depuis plusieurs mois contre l'érection d'un nouveau bâtiment, à quelques centimètres de leurs habitations.

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Plus de ciel, plus de lumière. Le quotidien des copropriétaires de la résidence Saint Antoine, à Hossegor, dans les Landes, a complètement été bouleversé en mars 2019. Situées en front de mer, leurs appartements donnent désormais sur un bâtiment haut d'une dizaine de mètres.

"Je suis très affectée par cette situation. Cet appartement était un projet de vie. Vivre ici était pour moi une consécration", confie Françoise Guichemerre, l'une des copropriétaires de la résidence Saint Antoine.
 

 

Réveillé par des vibrations


En juin 2019, les habitants de la rue des Hippocampes découvrent avec surprise la construction d'un bâtiment, sur la parcelle située à l'arrière du restaurant la Maison Blanche, anciennement Mar Y Sol. Cet espace était alors composé d'un bâtiment bas, les cuisines du restaurant, et de jardins.

"On a été réveillé par des vibrations. Quand j'ai ouvert mes fenêtres, j'ai vu un engin d'excavation qui creusait sur le terrain à côté", explique Laurent Vandenesch, l'un des copropriétaires de la résidence.
 

En plus de la proximité visuelle, les copropriétaires se plaignent aussi des "odeurs de cuisine", sur lesquelles donnent leurs façades.

"On sent aussi en permanence les odeurs de sanitaires, dont les évacuations sont positionnées de ce côté", montre Françoise Guichemerre.
 
 

Site classé


Pour les propriétaires de la résidence Saint Antoine, ce bâtiment n'a pas sa place dans l'îlot où il se situe, près de la plage centrale d'Hossegor.

"Nous sommes sur une zone classée Site Patrimonial Remarquable (SPR). Pour chaque travaux, nous devons les faire valider en amont auprès d'un architecte des bâtiments de France", détaille Laurent Vandenesch.

De son côté, Lana Selmane, la directrice générale de la société Sai Sai, propriétaire du terrain, réfute toute anomalie.

"Cette construction a fait l'objet d'un permis analysé par la mairie, les architectes des bâtiments de France ainsi que le préfet. J'ai fait les choses dans la légalité", assure la directrice générale de Sai Sai.
 

Contacté par nos soins, le maire, Xavier Gaudio, n'a pas cependant souhaité répondre à nos questions. Il semblerait cependant que les propriétaires du bâtiment aient bénéficié d'une modification du Plan Local d'Urbanisme. 

"En mai 2018, la zone est passée de ZPPAUP à Site Patrimonial Remarquable. Et l'arrière de ce lotissement a été reclassé en bâti courant", justifie Lana Selmane.

Permis de construire


Les copropriétaires accusent aussi la société Sai Sai de ne pas avoir respecté les délais du permis de construire, délivré en mars 2019.

"Les travaux ont commencé en février, alors que le permis n'était pas encore délivré. Ils auraient également dû nous consulter pour avoir notre accord puisque le bâtiment empiète sur nos propriétés. Ils ne l'ont pas fait", argumente Laurent Vandenesch.

Une accusation que réfute la propriétaire de la parcelle." Les travaux que nous avons débutés avant le permis de construire étaient internes au bâtiment et ne relevaient donc pas de ce permis", explique-t-elle.


Pas de fenêtre


Autre élément suspect aux yeux des copropriétaires : la composition du bâtiment. Il présente en effet trois façades, hautes d'une dizaine de mètres, sans fenêtre, des velux uniquement sur une partie du toit, ainsi qu'un ascenseur. Pourtant, le permis de construire fait état d'un logement de fonction. Une affirmation suspecte, pour les copropriétaires.

"Ces deux étages seront à destination d'un logement de fonction. Ce ne sera pas un commerce", tente de rassurer Lana Selmane.

Les co-propriétaires ont lancé une procédure sur le fond. Ils attaquent la mairie et la SAS Sai Sai sur d'un côté, la légalité du permis de construire, et de l'autre, les troubles anormaux de voisinage. Pour l'heure, aucune date d'audience n'a été fixée.
 



 
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