Patrick et Michèle Conitni, deux retraités d'Ondres dans les Landes ont embarqué à bord du Costa Deliziosa avant la pandémie de Covid-19. Partis pour un tour du monde, ils cherchent désormais à rentrer chez eux, alors que les autorités françaises ont interdit au bateau de débarquer à Marseille.
"Ils n'ont pas posé un pied à terre depuis la mi-mars. Et maintenant, la France refuse de prendre ses ressortissants sur son territoire…On ne comprend pas, on n'y comprend rien", répète Caroline Deguillaume.
Depuis plusieurs jours, cette entrepreneuse des Pyrénées-Atlantiques ne dort plus. Ses parents sont à bord du Costa Deliziosa. Un bateau de croisière cherchant désespérément un port où débarquer les centaines de passagers qui sont à son bord, et qui pourrait finalement accoster en Italie.
Un tour du monde avorté par le Covid-19
Partis le 5 janvier de Venise, Patrick et Michèle, retraités à Ondres dans les Landes devaient effectuer un tour du monde avant de rentrer en France le 26 avril.Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les plans des passagers et de l'équipage. Les escales vers l'Asie sont annulées. Cap vers l'Australie donc.
A la mi-mars, le risque devient trop important. Les passagers doivent rester à bord du bateau qui reprend la route de l'Europe, afin d'envisager le retour des plus de 2 000 passagers à son bord. Une demande d'escale à Marseille est envoyée, afin de débarquer les quelques 400 passagers français.
Refus du préfet
Demande refusée par les autorités préfectorales, qui s'appuient sur un décret en date du 23 mars interdisant les escales aux navires de croisières. Et ce, alors que d'autres bateaux ont pu bénéficier de dérogation, et que selon Costa Croisières, aucun cas de Covid-19 ne s'est déclaré à bord du bateau sur lequel les passagers sont confinés depuis plus d'un mois.
"On oublie 400 Français"
"Les passagers ont reçu une lettre dans leur cabine jeudi soir, raconte Caroline Guillaume, pour leur expliquer qu'ils ne seraient pas débarqués à Marseille. Mais ensuite, c'était le flou, aucune précision pour les Français.Un coup de massue pour les passagers et leurs proches qui se sont sentis oubliés. "Au moment même où Emmanuel Macron se félicitait de rapatrier les Français de l'étranger, on oublie, non pas deux personnes isolées, mais 400 Français", s'indigne l'entrepreneuse.
Trop de bateaux de croisières à quai
France 3 Provence Côte d'Azur rapporte que préfet Pierre Dartout a justifié sa décision par le fait que trois bateaux de croisière étaient déjà amarrés à Marseille, un quatrième étant en attente."Ces opérations mobilisent déjà très fortement les forces de sécurité (police aux frontières, gendarmerie maritime) et les autorités sanitaires", a précisé la préfecture des Bouches-du Rhône dans un communiqué.
Débarquement à Gênes
La situation semble s'éclaircir pour les passagers français puisqu'un débarquement est envisagé à Gênes en Italie. La compagnie Costa croisière s'est engagée à transférer les passagers ensuite vers leurs destinations d'origine. Pas de quoi rassurer totalement Caroline Deguillaume, qui reste en attente du retour de ses parents et se rassure en échangeant avec les septuagénaires. "Ce sont des retraités très actifs, qui ont l'habitude de voyager.
Ils ne sont pas confinés dans leur cabine, ils peuvent circuler dans le bateau. Ils gardent le moral, ce qui n'est pas le cas de tout le monde à bord du bateau".
Le Costa Deliziosa est actuellement en route vers Barcelone pour débarquer une centaine d'Espagnols et devrait accoster à Gênes le 21 avril.