Mercredi, une mère et deux enfants de 13 et 6 ans ont été emporté par une vague sur la plage centrale de Ondres. Le cadet a été transporté à l'hôpital de Bayonne dans un état grave. Météo exceptionnelle, plages dynamiques incitent à la baignade mais la surveillance n'a pas encore débuté. Prudence.
C’est le premier grave incident à déplorer dans l’océan en ce début de saison 2020. Mercredi 27 mai, une maman et ses trois enfants se sont fait surprendre par les fortes vagues sur la plage centrale d'Ondres dans les Landes. Les victimes ont été sauvées par des surfeurs et un MNS qui patrouillait. Un garçon de 7 ans a été sorti de l’eau, inconscient, stade avancé de noyade. Il a pu être réanimé avant d’être héliporté vers le centre hospitalier de Bayonne.
Shorebreak: la vague de bord
Les températures estivales et la réouverture des plages ne doivent pas faire oublier les dangers de l’océan. Si le soleil inonde notre littoral, la mer n’est pas toujours aussi calme que la météo.
Le shorebreak de dimanche aprèm !
— Lagriffe Photographie (@LagriffeP) May 27, 2020
Ne pas s'aventurer quand on connaît pas...
L'océan peut être très dangereux!
Bonne soirée à tous :) à Ondres, Aquitaine, France https://t.co/HC57motxeb
C’est une vague dite de bord, connue sous le nom de shorebreak chez les surfeurs, qui a emporté la famille en fin d’après-midi. Très puissante, la masse d’eau se brise au plus proche du rivage à marée haute ou lorsqu’elle redescend. Ces rouleaux peuvent faucher les jambes et sont à l’origine de nombreuses blessures graves au niveau de la colonne vertébrale, des cervicales ou des genoux.
Sans une bonne connaissance de l’océan, il est difficile de se sortir de ce phénomène de « machine à laver ». Il faut plonger sous la vague pour éviter les blessures.
Baïne: le piège de l'océan
L’autre grand danger de la côte d’argent est le phénomène de baïne. Ce mot gascon signifie « petite bassine ». Selon le relief formé par les bancs de sable, apparaissent des « piscines » qui font le bonheur des enfants à marée basse. Mais lorsque la marée monte, les vagues passent par-dessus le banc de sable et la cuvette se remplie d’eau. En se vidant, cela engendre un très fort courant vers le large.
C’est en luttant contre ce courant que les baigneurs sont victimes de noyade. Il faut se laisser porter par le courant de sortie baïne (rip current) avant de revenir calmement vers le bord.
Avant de pénétrer sur les plages océanes, il est indispensable de consulter les panneaux informatifs à chaque entrée. Température de l’eau, zone de baignade surveillée, couleur du drapeau, horaire des marées et physionomie de la plage et des baïnes, ces informations sont le premier réflexe de prudence, même si l’on ne surfe pas.
Les maîtres nageurs sauveteurs formés dans les Landes
Depuis le 20 mai,le Syndicat Mixte de Gestion des baignades landaises teste et forme les 370 maîtres nageurs sauveteurs qui vont veiller aux 100 km de littoral du département. Des stages qui se déroulent habituellement au mois d’avril. Une saison particulière qui s’annonce, car les MNS vont devoir intégrer dans leur dispositif masques et gestes barrières.
Tout doit être prêt pour une éventuelle ouverture de plages surveillées dès le mois de juin, c’est ce qu’explique Stéphanie Barneix, chargée du recrutement et de la formation des MNS : « Pour le 2 juin, on aura formé l’ensemble des 90 chefs des postes et 220 agents sauveteurs équipiers. On sera en mesure, en fonction de l’actualité, d’armer beaucoup de postes de secours ».On sera en mesure, en fonction de l’actualité, d’armer beaucoup de postes de secours.
Stéphanie Barneix, chargée du recrutement des MNS
Gérer le flux des baigneurs dans les zones surveillées
Pour assurer le maximum de sécurité, le dispositif de zones de baignades surveillées ne va pas changer, mais s’adapter afin d’éviter une trop grande concentration de personnes. Hervé Bouyrie est le Président du Syndicat Mixte de Gestion des Baignades Landaises : " On gérera peut-être l’alternance dans l’eau ou élargir la zone de Bain. On s’adaptera."On s’adaptera
Hervé Boyrie, président du SMGBL
L’an dernier, le département des Landes n’a déploré que trois personnes noyées dont deux hors des dates et des zones de surveillance.