Lors des pluies exceptionnelles des 10 et 11 mai, les cours d'eau sont tellement montés dans les Landes, qu'ils ont inondé des piscicultures. Des tonnes de truites d'élevage ont ainsi rejoint les eaux extérieurs, entraînant un probable déséquilibre en milieu naturel comme le craignent les pêcheurs.
C'est un effet surprenant des dernières inondations de10 et 11 mai. Des piscicultures ont été submergées par les rivières et les cours d'eau en crue.
Jean-Christophe Margotin est pisciculteur à Campet-et-Lamolère, au nord ouest de Mont-de-Marsan.
Il a presque tout perdu dans ses bassins, le jour signant la fin du confinement. En 30 ans d'activité, il n'a jamais vu ça. L'eau montait à raison de cinq centimètres par heure, aussi bien de l'Estrigan, un ruisseau de la commune, que de la Midouze qui a connu une montée exceptionnelle. Sous la pression, les planches de son installation ont sauté, les truites se sont échappées. 80 % de ses truites d'élevage se sont répandues dans les eaux extérieures. " C'est inédit, les collègues comme moi étaient dépassés."
" J'avais quand même soucrit une assurance, on attend de voir les indemnisations, à quelle hauteur elles seront pour pouvoir se relancer. Le petit stock qui me reste va se vendre mais il faut que je rentre du poissson quand même. "
Quelles conséquences pour le milieu ?
Des tonnes de poissons issus de ces fermes aquacoles se sont donc retrouvées dans les cours d'eau. Hervé Jacquot, chef départemental ( Landes ) de l'agence pour la biodiversité, donne une évalutation : " 500 tonnes, ça fait vraiment beaucoup de poissons. Pour les conséquences, on est limité, c'est un peu tôt. Ces poissons-là génétiquement ont tendance à migrer, ce n'est pas une souche indigène. Il y a certainement une grande partie de la poputaion qui a dévalé et qui est partie vers l'estuaire ou l'océan. Les pêcheurs étaient tout contents. Ces truites ne sont pas adaptés au milieu naturel donc se laissent facilement prendre. Ces poissons ne sont pas adaptés à ces milieux naturels, ils ne sont autonomes mais habitués à manger des granulés. Il y aura 20 à 40 % de la population quiva mourrir. "
Sur un plan sanitaire, il faut s'attendre à la décomposition des poissons. " Il faut absolument les ramasser pour la qualité de l'eau. Il faudra y veiller. "
Enfin, l'inconnue, si les truites d'élevage restaient dans le milieu, c'est la ponte sur d'autres poissons, ça peut avoir un impact sur la qualité génétique des poissons indigènes au milieu.
Si elles étaient amenées à se reproduire avec d'autres truites, ça pourrait modifié la génétique des espèces sauvages, et ça c'est pas bon.
Hervé Jacquot - chef départemental ( Landes ) de l'agence pour la biodiversité
Les cours d'eau des Landes vont donc être sous haute surveillance dans les semaines qui viennent.