Le refuge de la Paloume, situé dans les Landes, accueille près de 300 hérissons par an. Les soigneurs s'occupent des animaux puis les relâchent dans la nature. Ils espèrent sensibiliser le grand public au comportement à adopter face à ces animaux, menacés d'extinction.
Juliette Lion franchit les portes du refuge de la Paloume avec précaution. Dans ses mains, une petite boîte de transport avec, à l'intérieur, un petit hérisson, recueilli délicatement. "Il est en bonne santé, mais il se promenait dans mon jardin en plein jour", signale cette habitante de la commune de Saint-Pierre-du-Mont, dans les Landes. Un comportement inhabituel pour cet animal qui se déplace uniquement la nuit.
Soignés puis relâchés
Le hérisson est immédiatement pris en charge par le centre de préservation de la faune sauvage. "On va regarder déjà s’il y a des plaies, dans un premier temps." Minutieusement, les soigneurs procèdent à son examen. "180 grammes", relève Laura Labarthe, aussi directrice du refuge. Dans la nature, il aurait zéro chance, on va le garder plusieurs mois."
Ici, les hérissons sont mis à l'abri, soignés puis surveillés de près avant d'être relâchés dans la nature, lorsque les conditions le permettent. "276 hérissons sont arrivés au centre en 2024, 157 ont été relâchés, soit un peu plus de la moitié", indique Gabriel Jegou, soigneur animalier. Mais le nombre d'animaux accueillis est en constante évolution. "Les gens commencent à prendre conscience que le hérisson disparaît petit à petit, donc dès qu'on en trouve un, on nous appelle, parfois à tort."
Espèce en disparition
En effet, par méconnaissance, certains hérissons sont parfois ramassés "de façon abusive", notamment entre le printemps et l'été. Ce jour-là justement, Gabriel Jegou récupère un animal très jeune. "À cette période-là, recevoir des juvéniles, ce n'est pas forcément le mieux. Ça veut dire qu’ils sont nés tard, qu’ils n'ont pas forcément de quoi se nourrir. Il fait froid donc prendre du poids, c'est un peu compliqué."
Dès qu’on trouve un animal, avant de faire quoi que ce soit, avant de toucher, avant de le prendre en charge et de le mettre dans un carton, appelez-nous, on est disponible tous les jours, il n'y a pas de souci.
Gabriel JegouSoigneur animalier à la Paloume
Récemment, l'Union internationale pour la conservation de la nature a placé l'animal sur sa liste rouge au rang d'espèce "quasi menacée", alors qu'il était jusque-là considéré comme une "préoccupation mineure". "Il subit beaucoup de chocs humains, la fragmentation des habitats, les chocs routiers, la disparition des insectes, beaucoup de facteurs qui font que le hérisson est de plus en plus en difficulté dans la nature", pointe le soigneur.
Ceux recueillis par le centre pourront profiter d'une nouvelle vie, dans la nature ou aux côtés de leurs congénères au sein du refuge.