Fêtes de Bayonne et de Mont-de-Marsan aux mêmes dates : la colère des commerçants, l'impossible choix des festayres

Amateurs de ferias, il va falloir choisir cet été entre Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, et Mont-de-Marsan, dans les Landes. Mercredi 25 septembre, le maire de Bayonne a en effet annoncé que les Fêtes de Bayonne se dérouleront du 16 au 20 juillet, soit exactement en même temps que celles de Mont-de-Marsan. Une décision quine passe pas, dans le département voisin.

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"On fera tout ce que l'on peut pour le faire changer d'avis". Thomas Bruch, trésorier et membre du bureau national des forains de France s'agace. Et il n'est pas le seul.

Prise ce mercredi 25 septembre, la décision du maire de Bayonne, Jean-René Etchegarray, d'organiser les prochaines fêtes de la ville du 16 au 20 juillet 2025, soit en même temps que les fêtes de la Madeleine de Mont-de-Marsan (Landes) suscitent l'incompréhension auprès de plusieurs acteurs de ces ferias dans les deux départements. 

Sans concertation

D'abord sur la forme. Cette décision a été prise sans concertation avec les acteurs, au grand dam des forains pour qui ces fêtes représentent 50 % de leur chiffre d'affaires annuel. "Ma réaction est très négative au niveau économique et culturel. La mairie de Bayonne a pris une décision sans consulter personne", cingle Thomas Bruch. 

À l'exception de l'édition 2024 où elles ont été organisées du 10 au 14 juillet pour cause de Jeux Olympiques, les festivités basques ont lieu traditionnellement fin juillet, après celles de Mont-de-Marsan. 

Jean-René Etchegarray se défend d'une décision unilatérale. Selon lui, cette décision a été prise avec sa majorité municipale. "Nous avons considéré que la meilleure période était du 16 au 20 juillet 2025, avance le maire de Bayonne. Avec les dernières fêtes, on s'est bien rendu compte qu'il fallait que ce soit autour du 14 juillet. Plus tôt, on tombait avec la fin de la période scolaire. Si on ne veut pas se priver de notre jumelage avec Pampelune qui a près de 60 ans, il ne restait plus que l'hypothèse du 16 au 20 juillet."

Quant à organiser les fêtes après le 22 juillet, l'édile et ses élus considèrent que la décision serait préjudiciable. "Si on va au-delà comme c'était le cas avant, on tombe dans les travers de fêtes qui seraient sur-fréquentées", avance le maire de Bayonne. 

On se retrouverait avec une surpopulation que l'on ne sait pas maîtriser, et un flux d'estivants qui n'ont pas les codes de la fête.

Jean-René Etchegarray,

Maire de Bayonne

Un argument que réfute le représentant des forains. "Comment on peut prétendre vouloir moins de monde quand on voit toute la communication faite autour des fêtes Bayonne ?", critique encore Thomas Bruch, sans décolérer. "On a l'impression que toutes les personnes qui travaillent autour des fêtes payent l'incompétence de l'équipe municipale à se faire dépasser par les évènements sans trop de réactions", fulmine le trésorier et membre du bureau national des forains de France.

Colère dans les penas

L'incompréhension est aussi généralisée du côté des cafetiers, restaurateurs, penas, des associations citoyennes et féministes regroupés dans le Collectif 2032 qui ont découvert le choix des dates de l'édition 2025 par voie de presse. "On a le sentiment de ne pas avoir été respectés dans notre rôle de partenaire, lâche Michaëlla Clapisson, qui s'exprime au nom du collectif 2032. Cette date tombe sans qu'on ait pu dresser le moindre bilan ni avoir les échanges nécessaires".

L'an dernier, après la mort d'un Bayonnais violemment agressé devant chez lui, ce collectif avait formulé dix propositions pour des fêtes plus calmes et apaisées. "C'est balayer un an de travail", surenchérit Sébastien Aguer qui ne cache son écœurement. "Quelles que soient les dates, on travaillera. Nous, ce que l'on veut, c'est améliorer ces fêtes. On ne peut rien faire sans la mairie, c'est pour ça que la déception est assez grande !"  

Malgré les 1,1 million de personnes reçues, soit 20% de fréquentation en moins, les fêtes de Bayonne 2024 ont encore été entachées par la mort d'un festayre, mais aussi par des viols ou de nombreuses violences. "Qu'on n'en veuille pas au maire de Bayonne de prendre des décisions parce que les fêtes relèvent de l'ordre public et de sa responsabilité sur le plan pénal", leur rétorque Jean-René Etchegarray. 

Lire aussi : Fêtes de Bayonne. L'homme grièvement blessé dans une rixe est mort, l'enquête requalifiée en meurtre

La Madeleine se maintient

Dans les Landes, Charles Dayot, le maire de Mont-de-Marsan, dénonce, lui aussi, une décision prise sans concertation et s'alarme pour la gestion de la sécurité. "Je regrette simplement qu'on n'ait pas pu se concerter parce qu'on aura aussi des problèmes de forains et de sécurité. Si on est là aux mêmes dates, il y aura des arbitrages à faire".

Après avoir consulté son équipe, l'édile a confirmé le maintien des dates des fêtes de la Madeleine. "Nous, on veut continuer à ces dates traditionnelles de la Sainte-Madeleine, c'est une fête intergénérationnelle et c'est dans cet esprit-là qu'on veut continuer", précise-t-il.

On veut nous rester une feria conviviale, apaisée, à taille humaine.

Charles Dayot,

Maire de Mont-de-Marsan

Conscient d'avoir froissé la municipalité du département voisin, le maire de Bayonne justifie encore son choix. "Je sais que cette date heurte en particulier Mont-de Marsan qui considérait avoir en quelque sorte préempté ces dates-là. J'observe que la Sainte-Madeleine a lieu le 22 juillet et qu'entre le 16 et le 20 juillet, nous ne sommes pas sur les dates de la Madeleine", souligne l'édile basque. 

La crainte des commerçants

Les fêtes de la Madeleine pourront-elles connaître autant de succès si les fêtes de Bayonne se déroulent aux mêmes dates ? Si les forains, bodegas et restaurateurs ont des raisons de craindre des baisses de fréquentation, ce n'est pas le cas des spectacles taurins plus nombreux dans les Landes. "Nous c'est quand même une grosse feria, cinq corridas, une novillada piquée, une sans picador, je pense d'ailleurs à mes collègues de la commission taurine de Bayonne qui auront des difficultés peut être pour avoir plus de monde aux arènes, souligne pour sa part, Christophe Andiné, président de la commission taurine.

Les festayres landais ont déjà préparé leurs arguments pour faire venir du monde. Les fêtes de la Madeleine restent "gratuite", contrairement à celles de Bayonne et se dérouleraient, selon les organisateurs dans "une ambiance plus apaisée". 

"On ne peut pas laisser cette décision en l'état", estime cependant Thomas Bruch. Les forains ont déjà averti qu'ils pourraient bloquer Bayonne avec leurs camions et leurs manèges. Mais le maire de la ville l'assure, cette décision est bien définitive.

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