"L'urgence c'était de ne pas les laisser à la rue" : une dizaine de travailleurs colombiens se retrouve sans logement ni travail

À Ychoux dans les Landes, des travailleurs colombiens ont été chassés de leur logement alors que leur employeur exigeait de voir leurs papiers. Soutenus par la CGT, ils estiment être les victimes présumées d'un réseau de rabatteurs délivrant de faux papiers à leur insu.

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"On habitait là". Linda Cardozo montre un logement au bout d'une voie de garage. "Dans un appartement... si on peut dire ça". C’est ici à Labouheyre que Linda et Jefferson ont vécu pendant presque six mois. Une dizaine de mètres carrés, en échange de 800 euros par mois. "Quand on est arrivé là, il était en de mauvaises conditions", nous raconte Linda. "Il était sale avec des rats et des souris".

À la mi-juin, leur situation se dégrade subitement. Le propriétaire les expulse en prétextant vouloir éviter des ennuis avec les autorités. Parallèlement, le site dans lequel le couple travaille exige de voir leurs papiers. Effrayés, les travailleurs colombiens quittent leur emploi. Ils sont alors une dizaine à se demander s'ils ne sont pas les victimes présumées d'un réseau de rabatteurs qui aurait fourni à leur insu de faux papiers à leur employeur. 

Face à la situation, ces travailleurs colombiens se sont tournés vers la CGT. "L'urgence c'était de ne pas les laisser à la rue", explique André-Marc Solureau, secrétaire Union départementale CGT Landes. "Et de pouvoir leur donner la possibilité de se nourrir, car ils n'avaient plus rien, plus d'argent". 

Autre urgence, le travail. Le syndicat s'est rendu à Ychoux dans l'usine où les Colombiens travaillaient jusqu'en juin via une agence d'intérim. Là, il échange avec leurs anciens collègues. "On était une très très bonne équipe", raconte Ethel Valentin ."Ils travaillaient très bien. Et puis on s'attache aussi aux personnes". 

La direction affirme ne pas avoir été au courant de la situation de ces travailleurs brusquement disparus. "Ils en sont désolés", Aline Rondeau, membre de la CGT, qui a pu s'entretenir avec la direction. "Ils nous ont redit qu'ils étaient très contents de ces salariés-là. D'ailleurs, certains, ils leur avaient proposé un CDI". L'entreprise s'engage aujourd'hui à aider ces Colombiens à trouver du travail, préalable avant un logement décent.

C'est ça qu'on veut, juste travailler, c'est tout.

Linda Cardozo

Une instruction est en cours pour déterminer si les travailleurs colombiens sont victimes d'un trafic de faux papiers. La CGT va porter plainte contre l'agence d'intérim qui les a embauchés et qu'elle estime complice de ce réseau.  

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