Lundi 30 septembre, une partie du personnel du service des urgences était en arrêt maladie. La directrice du groupe hospitalier, à Vesoul (Haute-Saône), ne souhaite plus payer les heures supplémentaires de nuit. La goutte d'eau pour les agents, qui "sont à bout".
Le passage de témoin entre l'équipe de jour et celle de nuit ne s'est pas fait aux urgences du GH70, à l'hôpital de Vesoul. Une partie du personnel s'est mise en arrêt maladie. En cause, une “réforme interne” qui ne semble pas convenir aux salariés. Ludovic Mangin, délégué syndical CGT, explique au micro de notre journaliste Frédéric Buridant que la directrice souhaite mettre en place un certain nombre de mesures.
Des heures supplémentaires qui ne seront plus payées
“En 2006, avec la direction précédente, nous avions obtenu des RN payées, soit des heures supplémentaires de nuit que l'on faisait pour pallier, déjà à l’époque, le manque de personnel, détaille-t-il avant d’ajouter : aujourd'hui le personnel est encore plus manquant qu'en 2006 et la direction veut revenir sur ces RN payées.”
Selon les explications données par le CGTiste, la directrice ne souhaite plus payer ces heures, alors qu’elle ne serait pas non plus en capacité de donner toutes les récupérations nécessaires. Mais le personnel de nuit n’est pas le seul impacté puisqu’elle souhaite également mettre en place de nouveaux cycles de travail “qui pénalisent les agents de jour” dénonce le syndicaliste.
La perte d’argent, la pression psychologique et tout le reste, font que les gens arrivent à bout et finissent par s'arrêter.
Ludovic Mangin délégué syndical CGT
Il précise que pour pallier le manque des agents en arrêt maladie, le lundi 30 septembre, la directrice a demandé à certains membres du personnel de travailler 24 heures et a fait appel à des intérimaires. “Hier soir ça a tourné, demain, on ne sait pas. Peut-être qu'au bout d'un moment, ce sont peut-être les agents qui travaillent 24 heures qui finiront épuisés et finiront aussi par s'arrêter. En tout cas, c'est ce que l'on craint”, s’inquiète Ludovic. Au total, une vingtaine de personnes était en arrêt hier soir.
"À l'hôpital, tout le monde donne de son temps, son énergie"
Pour Ludovic et ses collègues, c’en est trop. “Depuis quatre ans, entre le Covid et la certification "haute qualité des soins" de l'hôpital, tout le monde se donne. Tout le monde donne de son temps et de son énergie et la récompense aujourd'hui, c'est le changement des cycles de travail pour les agents de jour et une diminution de salaire de 300-500 euros pour ceux de la nuit”, souffle le délégué syndical.
Ludovic Mangin se montre très inquiet quant à l’avenir du Groupe hospitalier, car cette situation ne va pas s’appliquer uniquement au service des urgences. “Ça fait peur parce qu'il y a encore beaucoup de personnes qui sont à bout et qui n'en peuvent plus, physiquement et psychologiquement, soulève-t-il. Donc peut-être que d'autres vont suivre. Ce que je n'espère pas.
À force de tirer sur la corde, au bout d'un moment, elle casse.
Ludovic Mangin délégué syndical CGT
Si on ne connaît, pour l'heure, pas la durée des arrêts de travail des salariés des urgences, la situation reste compliquée. Contactée, la direction du groupe hospitalier doit s’exprimer à 14 h.