Comme dans de nombreux hôpitaux de France, la rentrée de septembre est l’occasion de faire le point sur l’offre de soins, les projets, mais aussi les difficultés. Si la situation s’est grandement améliorée depuis la crise sanitaire du covid, le principal hôpital du Doubs peut "mieux faire". Thierry Gamond-Rius, directeur du CHU a fait le point devant la presse ce mercredi 29 août.
Urgences, une situation qu’il faut encore améliorer
7.300 personnels dont 2.166 soignants : l’hôpital de Besançon est un paquebot qui a traversé l’été sans trop de difficultés selon son directeur grâce au dévouement des personnels et sans que le plan blanc ait été nécessaire. Des tensions ont eu lieu aux urgences malgré tout, comme dans de nombreux hôpitaux. Ce secteur des urgences, le CHU y travaille pour améliorer la prise en charge. “Une des difficultés aux urgences, ce sont les locaux comme d’autres hôpitaux qui ne sont plus adaptés à la prise en charge actuelle, notamment des personnes âgées” explique Thierry Gamond-Rius. Le CHU souhaite que ces patients âgés puissent être repérés en amont pour qu’ils n’arrivent pas en dernier recours aux urgences, développer des prises en charges programmées, et mieux travailler avec les Ehpad, ou centre de moyens séjour pour accélérer les sorties vers des établissements adaptés aux problèmes de santé de nos anciens.
Au niveau des urgences, la mise en place des SAS, Service d’accès aux soins qui régule les appels vers le 15, 24H/24 et 7J/7, et oriente les patients vers la solution adaptée, va aider à désengorger les urgences souvent bondées lorsque les médecins de ville sont en repos les weekends ou congés. “Si des libéraux prévoient d’ouvrir une maison médicale à proximité de l’hôpital, bien sûr qu’on est preneurs” espère le directeur du CHU bisontin.
Des lits à rouvrir encore dans certains secteurs
Au CHU de Besançon, à la rentrée 2023, le directeur estimait qu’il manquait encore 150 lits sur le site faute de personnels suffisants. Ce chiffre a été revu à la baisse. “Ces 150 lits qui ont été fermés ne sont plus nécessaires, car la reprise de l’activité se fait surtout en ambulatoire” précise le directeur. Il estime toutefois que 40 lits ont été rouverts en cancérologie et gériatrie, et qu’il en faudrait une vingtaine de plus dans les deux ans à venir, en médecine générale, pour contribuer à désengorger les urgences.
Recrutements, attirer, et garder les soignants
En 2023, le CHU de Besançon a terminé l’année avec un effectif de 200 personnels en plus. Il est prévu de faire de même d’ici fin 2024. L’hôpital de Besançon certifié Haute qualité des soins comme six autres hôpitaux de France, veut attirer plus de personnels en leur proposant des contrats de titulaires. D’ici fin 2025, 300 personnels au statut précaire, contractuels, seront titularisés. Objectif en 2026, proposer à toute personne qui rentrera sur un poste permanent d’être titularisée au bout de six mois.
Moins d’internes cette année du fait de la réforme
La rentrée du CHU se fera cette année avec un potentiel d’internes moindre. Une quarantaine d’étudiants en 6e année de médecine ont, du fait de la réforme du 2e cycles des études de santé, préféré redoubler pour accéder à la spécialité qu’ils souhaitent et qu’ils n’étaient pas certains d’obtenir. La problématique est nationale. 1510 internes vont manquer dans les hôpitaux de France. Chaque hôpital va tenter de les faire venir à lui.“L’idée est d’attirer les meilleurs internes, et surtout qu’ils restent en Franche-Comté, ce sont les médecins de demain !” lance le directeur du CHU.
20 millions de déficit au CHU de Besançon
Sur le plan financier, le CHU de Besançon a terminé l’année avec un budget déficitaire de plus de 20 millions d’euros, du fait de l’inflation, des couts de l’énergie, et du sous-financement de certaines activités de l’hôpital public, selon le directeur.
Le CHU espère ramener le déficit à une dizaine de millions cette année. Il veut revoir le traçage et le codage de certaines activités pour récupérer plus de recettes. Le budget de fonctionnement du CHU se monte à 680 millions d’euros (en 2023).
Parkings, le casse-tête toujours pas résolu
Au CHU de Besançon, les personnels et les visiteurs le savent. Se garer est parfois mission impossible, notamment aux heures de pointe, des changements de service. Le CHU va ouvrir à certaines heures le parking visiteurs au personnel quand des places sont vacantes. Un parking covoiturage d’une centaine de places, des abris vélos mis en place par l’hôpital, d’autres par la ville, une prise en charge de 75% de l’abonnement de transports en commun, le plus important site de santé de Franche-Comté espère pouvoir améliorer la situation du stationnement de même que les délais d’attente au bureau des entrées ou un plan d’action est mis en œuvre.
Coté projet, le site de santé de Minjoz ne cesse de s’agrandir. Le centre d’enseignement en soins dentaires ouvrira en septembre. Le bâtiment de psychiatrie est toujours en cours. Objectif d'ici à 2026, remonter sur Minjoz tous les personnels de l’ancien hôpital Saint-Jacques en ville.