Monique Lubin a débattu sur Public Sénat avec le ministre des Relations avec le Parlement après que celui-ci a affirmé que "les femmes sont un peu pénalisées par le report de l'âge légal". Selon la sénatrice socialiste des Landes, la réforme des retraites pénalisera toutes les femmes, du fait de carrières souvent hachées et des inégalités salariales.
La polémique n'a cessé d'enfler, ce mardi 24 janvier, après les propos tenus par Franck Riester sur la chaîne Public Sénat. Dans une émission consacrée à la réforme des retraites, à laquelle participait la sénatrice des Landes Monique Lubin, le ministre des Relations avec le Parlement a assuré que "les femmes sont un peu pénalisées par le report de l'âge légal, on n'en disconvient absolument pas", ajoutant que d'autres mesures de la réforme seraient à leur "avantage".
Les trimestres par enfant ne jouent pas sur le report de l'âge, ils jouent sur la durée de cotisation", sur ce point-là en particulier, elles sont un peu plus impactées que les hommes
Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlementsur la chaine Public Sénat
"Les femmes devront travailler plus que les hommes"
La polémique est née d'une étude dévoilée lundi, présentée par le gouvernement comme une étude d'impact de la réforme. Elle montre que cette dernière va pousser les femmes à allonger leur carrière davantage que les hommes, tout en contribuant à réduire les écarts de pensions entre les deux sexes.
"Ce n'est pas une sortie de route de Franck Riester, je l'ai trouvé honnête", confie Monique Lubin quelques heures après avoir débattu avec le ministre.
"En allongeant l'âge légal de départ à la retraite de deux ans, les trimestres de bonifications accordés aujourd'hui aux femmes pour chaque enfant - ce qui leur évite une décote- ne servent plus à rien", s'inquiète l'élue landaise.
Avec cette réforme, les femmes devront travailler a minima sept mois de plus que les hommes
Monique Lubin, sénatrice des Landesà rédaction web France 3 Aquitaine
"Cette réforme aura de lourdes conséquences pour les femmes à cause de l'inégalité salariale de 20% qui perdure avec les hommes", ajoute la sénatrice socialiste des Landes. "Sans parler des carrières hachées, qui pénalisent celles qui ont eu un ou des enfants.
Ce qui doit être amélioré avant tout aujourd'hui, c'est le respect des carrières des femmes et l'application de la loi sur l'égalité des salaires
Monique Rubin, sénatrice des Landesà rédaction web France 3 Aquitaine
"Quand on ne peut plus physiquement travailler à 62 ans aujourd'hui, ce sera pire à 64 ans. Les travailleurs partiront donc plus tôt, avec une décote. Avec cette réforme, ce sera donc plus de retraités pauvres et en premier lieu des femmes", conclut Monique Lubin qui s'apprête à déposer plusieurs amendements lors du débat parlementaire.
L'éxécutif défend sa réforme
Ce mardi 24 janvier, la Première ministre Elisabeth Borne, vivement interpellée à l'Assemblée nationale, a tenté d'éteindre la polémique sur l'impact de la réforme des retraites sur les femmes, assurant
qu'elle allait "réduire" les inégalités avec les hommes.
"Les femmes seront les premières bénéficiaires de la revalorisation des petites pensions (...) La réforme contribuera à réduire l'écart de pension entre les hommes et les femmes", a encore dit la cheffe du gouvernement, dénonçant un faux procès, mais ajoutant espérer que le débat parlementaire permettrait de continuer à enrichir le projet.