Landes : 74 emplois vont être supprimés avec la fermeture de la scierie de Castets

C'est le 4e plan social en huit ans. Après plus de 50 ans d'activité la scierie devrait fermer ses portes d'ici le mois de juin. La direction a déclenché un plan de sauvegarde des emplois.



Les 74 salariés sont inquiets alors ils espèrent. Est-ce que le plan de sauvegarde leur permettra d'être transférés à l'usine d'Escource, à celle de Dax, ou à celle de papier-sac de Mimizan ? C'est tout l'enjeu. Les négociations devraient débuter dès la semaine prochaine et devraient durer deux mois. D'ici là, la direction continue de se rendre sur les différents sites du groupe Gascogne pour leur annoncer la nouvelle. Pour rappel, le groupe avait déjà fermé son site de Belvès en Dordogne en 2017.

"Il faut que le groupe joue le jeu aussi, explique Fabrice Lartigau, délégué syndical CFDT. "C’est de recaser le plus de personnes au sein du groupe Gascogne ( ...), et après, c’est des reclassements en externe avec un congé de reclassement qui soit quand même assez important pour que les gens puissent retrouver un emploi derrière".

 

"Nos produits coûtent plus cher à fabriquer que le prix de revient"

À Castets, les salariés scient et rabotent du pin. Des investissements avaient encore été réalisés ces dernières années. Mais en vain. La direction ferme le site. La filière fait face à la concurrence des pays de l'est et la baisse d'activité n'a pas été compensée par la hausse des prix du bois. Un paradoxe lorsqu'on sait que chaque année l’utilisation de bois augmente de 3% en France.

La concurrence est rude. "Nos clients, c’est des grandes surfaces de bricolage", dit Jean-Luc Lesbegueries, délégué syndical CGT. "Vous savez comment ils fonctionnent : ils nous taillent des croupières pour négocier les prix. Donc on est arrivé à un point que aujourd’hui que nos produits coûtent plus cher à fabriquer que le prix de revient".

Pour Cyrille Fournet (secrétaire du comité du groupe Gascogne), les différentes entités de la filière bois "ont du mal à discuter entre elles". "Les intérêts des sylviculteurs ne sont pas les mêmes que les intérêts des industriels ce qui est dommageable parce qu’il ne faudrait pas scier la branche sur laquelle on est assis". 

Cette usine, "on l'a tous un peu dans les tripes" (maire de Castets)

Cette annonce a été "une surprise pour la maire de la commune Landaise de Castets Philippe Mouhel. "On entendait les rumeurs", dit-il. "J'avais pris l'initiative d'appeler le siège parce qu'ils doivent respecter des délais vis-à-vis des syndicats et salariés et donc je l'ai appris lundi officiellement par le directeur et le DRH et aussitôt, j'ai reçu les syndicalistes".  L'usine est implantée sur la commune depuis un demi-siècle. Une institution. 

"Tous les Castésiens l'ont connue, on y a tous travaillé, moi-même un été, donc on l'a tous un peu dans les tripes", regrette l'édile. 

"Soixante-quatorze familles sur un petit village comme le nôtre c'est colossale", dit le maire qui affirme ne pas être en accord avec cette décision de la direction de fermer le site. Pour lui, la stratégie de l'industriel est claire : "fermer Castets au profit d'Escource". Selon lui, la direction affirme que le site de Castets, qui fait 22,5 hectares, serait dit-il plus facile à valoriser que son voisin. 

"On est victime de notre succès, on a un village dynamique où les entreprises s'installent en nombre donc ils ont fait le choix de dire qu'on fait une croix plutôt sur Castets qu'on croit pouvoir revitaliser plus facilement". 

Le maire de la commune assure que les pouvoirs publics, y compris sa commune, feront tout pour éviter un maximum la casse sociale. Mais les temps sont durs, la région n'en est pas à son premier coup dur. "La problématique sur notre territoire, c'est qu'il y a eu Darbo à Linxe il y a deux ans, une grosse usine qui est à 10 km de Castets. À l'époque, cent familles avaient perdu leur emploi. On a pu éponger cette perte à l'époque. Là ça arrive en plus, c'est trop".
 
 
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