Après deux mois d’investigations, l’enquête est désormais terminée pour le procureur de Mont-de-Marsan. Pour la justice, le chanteur s’est "volontairement" tiré une balle au niveau du thorax. L’artiste périgourdin ne sera finalement pas poursuivi.
L’affaire avait fait grand bruit et bouleversé les fans du chanteur. Fin avril, Kendji Girac était hospitalisé au Chu de Bordeaux après avoir été gravement blessé par balle sur une aire d’accueil des gens du voyage à Biscarrosse dans les Landes. L’artiste de 27 ans, avait alors, dans un premier temps, expliqué avoir provoqué le tir et simulé un suicide après une dispute conjugale avec sa compagne qui menaçait de le quitter.
Une arme, d'un modèle américain, avait été retrouvée dans un buisson à proximité du lieu du drame.
Très vite, une enquête pour tentative d’homicide volontaire était ordonnée par le parquet de Mont-de-Marsan. Deux mois plus tard, Olivier Janson rapporte dans un communiqué ses conclusions et exclut toute " intervention d’un tiers dans la survenance du tir".
Concentration massive de poudre
Lors d’une nouvelle audition, le chanteur né à Périgueux, dans une famille d’origine gitane catalane, est revenu sur ses déclarations "indiquant qu’au vu de son alcoolisation et de sa prise de cocaïne, il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait avec cette arme et qu’il n’avait pas voulu faire pression sur sa compagne ". Cette dernière, entendue par les enquêteurs, a corroboré ses déclarations en affirmant "qu’elle ne s’estimait pas victime de violences psychologiques ". Des affirmations qui ont conduit le parquet à considérer que "l’infraction de violences à caractère psychologique paraît insuffisamment caractérisée".
Le parquet explique que les analyses ont mis en évidence une "concentration massive de poudre" sur les vêtements de Kendji Girac, "notamment sur les manches". "Les vêtements de (sa compagne) ne font apparaître que des traces résiduelles, compatibles avec sa présence dans une autre pièce de la caravane, à distance du tir".
Obligation de prise en charge sanitaire
L’enquête a révélé deux infractions délictuelles. Elles concernent l’acquisition et détention d’arme de catégorie B et l’usage illicite de stupéfiants.
L'artiste a maintenu avoir acheté un pistolet semi-automatique de marque Remington US Army, à Biscarrosse, le 18 avril 2024, à un individu inconnu, qui se serait présenté dans le camp pour vendre des vieux objets. Cette version a pu être confirmée.
"Comme M. Girac ne présente aucun antécédent judiciaire et qu’il a par ailleurs pu mesurer la gravité de ces infractions (…), il lui a été demandé, à titre de mesure alternative aux poursuites, de s’acquitter de deux contributions citoyennes".
Il s’agit d’un versement d’une somme au profit d’une association d’aide aux victimes agréée par le ministère de la Justice. Versement, dont il s'est acquitté le 11 juin 2024. La procédure relative aux infractions à la législation sur les armes, a donc été classée sans suite.
Le chanteur doit également faire l’objet d’une prise en charge sanitaire pendant six mois afin que la procédure concernant l’usage de stupéfiants soit refermée. Kendji Girac a indiqué qu'il se soumettrait à cette obligation.