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VIDÉO. Kendji Girac aurait voulu "simuler un suicide" lors d'une dispute au sein du couple selon le Procureur de Mont-de-Marsan

Conférence de presse du Procureur de la République de Mon-de-Marsan dans l'affaire Kendji Girac le jeudi 25 avril 2024.

Avec beaucoup de détails, le procureur de la république de Mont-de-Marsan a livré les premières conclusions de l'enquête. Une soirée qui tourne mal sur fond de très forte alcoolisation, une dispute au sein du couple, et la panique du chanteur qui simule un suicide avec une arme qu'il ne croyait pas chargée. C'est ce qu'il a expliqué lors d'un interrogatoire de deux heures.

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C'est un scénario sur fond d'alcool, de dispute au sein du couple, et de peur panique du chanteur lorsque sa compagne lui dit qu'elle veut partir, excédée par son comportement et ses addictions. Kendji Girac a pris une arme et a simulé un suicide pour lui faire peur à son tour. Le chanteur, hospitalisé à Bordeaux, a livré sa version des faits durant deux heures, confiant être "perdu moralement" d'après le procureur Olivier Janson qui a longuement détaillé le contexte de l'enquête lors de sa conférence de presse. 

L'intervention des pompiers

Quand les pompiers sont appelés, ils arrivent dans ce camp "en ébullition". Cinquante personnes, voire plus viennent à leur rencontre et les dirigent vers une caravane. Un homme est assis sur une chaise à l'extérieur et présente une plaie par balle. Les pompiers entendent alors des versions différentes :

  • que la personne a été blessée en nettoyant une arme
  • une autre personne dit que la victime est allée se coucher et on ne sait pas ce qui est arrivé
  • un des pompiers pense que ce peut être une tentative d’homicide du fait de l’attitude fermée des personnes mais aussi du fait que le blessé ait été déplacé

L’intervention des gendarmes


Quelques minutes plus tard, c'est au tour des gendarmes de se rendre sur place. Et là, l'ambiance est tout autre. "Les personnes sont pour la plupart rentrées dans leurs caravanes" sauf au bout du camp plongé dans le noir. "Les gendarmes sont invités à repartir" précise le procureur. "L'omerta" ajoute-il.

Des hypothèses

Les enquêteurs en lien avec le parquet ont des axes de travail multiples.

  • violences avec une personne extérieure au camp
  • violences commises par un proche, puisque les personnes de toutes les caravanes sont de la famille plus ou moins éloignée, ou la compagne de la victime
  • une possible tentative de suicide
  • un éventuel accident

Cette dernière hypothèse est souvent citée mais jugée dès le départ "sujette à caution vu cette volonté manifeste de dissimuler l’exactitude du déroulement des faits".

"J'ai fait ça tout seul"

Vers 8h20, l’un des gendarmes s’est rendu à l’hôpital et avec l’accord des médecins pour recueillir quelques explications, minimalistes vu son état auprès du blessé. Il parle d’un accident, ne donne pas d’éléments sur le contexte.

J’ai fait ça tout seul, j’ai acheté une arme à la brocante à la Teste. Je l’ai manipulé, je n'ai pas trop l’habitude. J’ai tourné le canon vers moi, le coup est parti. J’étais seul avec ma femme dans la caravane.

Kendji Girac

Lundi 22 avril

"Tir accidentel impossible"

L’arme a pu être retrouvée grâce au concours du père de Kendji qui a été contacté. Elle se trouvait à la sortie du camp dans un roncier. Puis, en suivant, le chargeur.

Les analyses de l’arme montrent qu’elle est en mauvais état d’entretien mais son fonctionnement est parfaitement correct. Les investigations de l’expert démontrent que le maniement de cette arme ne permet pas un tir accidentel compte tenu de multiples sécurités. "Un coup ne peut pas partir tout seul " affirme Olivier Janson. 

Tensions dans le couple

Les différents témoignages permettent de donner un profil du couple Kenji-Soraya. Sa compagne n’est pas issue de la communauté des gens du voyage et semble avoir eu du mal à intégrer la famille jusqu’à la naissance de sa fille.

Des tensions sont apparues également du fait d'une addiction récente de Kendji Girac à l’alcool. Elle décrit des situations d’ivresse extrême "des cuites" pouvant durer jusqu’à 48 heures, périodes durant lesquelles "il faisait n’importe quoi" même si, elle le précise, il n’a jamais été violent ni avec elle ni avec leur fille. Par ailleurs, elle évoque une consommation régulière de cocaïne, une à deux fois par semaine.

Selon les témoignages, Kendji Girac aurait beaucoup bu tout au long de la journée du dimanche 21 avril. 

Elle raconte qu'elle n'a pas suivi Kendji ce soir-là mais s'est couchée avec leur fille dans la caravane.
Lui, rentre ivre vers 2h30. Elle s’agace de son état d’ivresse alors qu’il réveille leur enfant de 3 ans. Il sort alors de la caravane et entre dans sa voiture mettant la musique très fort. Elle lui adresse des SMS  pour lui reprocher. Il part alors avec la voiture.

Elle appelle alors le père de Kendji pour lui indiquer son inquiétude de le savoir conduire en état d'ivresse. Après l'intervention du père, il retourne dans la caravane parlant à sa fille. Il est assez agité. Elle s’agace à nouveau et lui indique qu’elle a décidé, dans ces conditions, de le quitter.

C’est là qu’elle entend un coup de feu. Elle ouvre la porte et le trouve un genou à terre, une arme sur le sol. Elle court alors chercher du secours.

C’est là qu’on lui demande de ne rien dire. Quand elle revient vers lui, il a été sorti de la caravane et l’arme n’est plus là.

Ce que je peux dire c’est qu’il n’y avait personne d’autre dans la caravane. Ce ne peut être que lui qui s’est tiré dessus volontairement ou accidentellement.

Soraya Miranda, compagne de Kendji Girac

lors de son audition


Il lui avait déjà dit dans le passé qu’il "allait se mettre une balle ou s’ouvrir la gorge" dans le cadre de disputes précédentes, comme le relate le procureur.

Des analyses concordantes

Les analyses toxicologiques montrent que le taux d’alcool estimé à 5h30 du matin était de 2,5 g/l de sang. La présence de métabolites montre qu’il a consommé de la cocaïne précédemment.

Les relevés téléphoniques également viennent corroborer cette version, comme les différentes expertises balistiques qui confirment que "la présence d’un tiers" est impossible dans la caravane.

C’est alors qu’il revient sur sa première version. Il ne dit plus que le coup est parti volontairement. Il voulait faire peur à sa femme l’impressionner. 

Quand j’ai vu qu’elle allait partir, j’ai eu peur.

Kendji Girac

Lors de son audition

Un moment de panique. Il voulait à son tour lui faire peur. Il dit avoir voulu simuler un suicide. Mais il a omis de vérifier le chargeur qu’il croyait vide. "J’étais saoul à un point de ne plus savoir quoi faire. J’ai perdu le contrôle ".

"C’est donc volontairement qu’il a insérer le chargeur et volontairement qu’il s’est tiré dessus ".

Alors pourquoi ce scénario au moment de l'arrivée des secours, l'intimidation faite aux gendarmes, l'arme cachée dans les ronces ? Le procureur avance une explication. "Un gitan ne se suicide pas" ajoutant pour des raisons religieuses. "C'est difficilement admis par la famille."

A la fin de cette audition, le chanteur dit être heureux que les choses soit "au clair" et dit regretter ce qui s’est passé.

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