Le Conseil d'Etat a sonné le glas de certaines chasses traditionnelles des oiseaux sauvages. Il a ordonné ce 24 mai l'abrogation des arrêtés encadrant ces pratiques. La fin d'un combat mené depuis près de cinquante ans par la LPO, la Ligue de protection des oiseaux.
"C'était la dernière ligne droite pour annuler les arrêtés autorisant la chasse". Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ne cache pas son émotion, ce mercredi 24 mai. Dans une décision rendue ce jour, le Conseil d'Etat a ordonné l'abrogation des arrêtés encadrant diverses pratiques de piégeage traditionnel d'oiseaux.
"La plus haute juridiction nous donne raison", se réjouit la LPO
Une décision qui concerne notamment la chasse à la glu. La chasse au filet ou à l'aide de cages, à la pante ou à la matole, encore pratiquées dans la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques restent suspendues à une prochaine décision.
Jusqu'à présent, les suspensions gouvernementales étaient ponctuelles et régulièrement contestées, donnant lieux à un feuilleton aux multiples épisodes entre chasseurs et défenseurs de l'environnement.
Là, c'est l'arrêté fondamental des chasses traditionnelles qui vient d'être suspendu. Maintenant, il n'est plus possible à l'Etat d'autoriser une quelconque chasse traditionnelle.
Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPOà rédaction web France 3 Aquitaine
C'est la fin d'un long combat pour ce militant de la première heure pour la protection des oiseaux, vent debout depuis des décennies contre les techniques de chasse traditionnelles. "Moi, je conserve le souvenir en Aquitaine et à Bordeaux, dans les années 70-80 des premières manifestations que nous faisions pour empêcher ce type de capture, qui conduisait à une maltraitance de la nature et souvent à une non-sélection des espèces", poursuit Allain Bougrain Dubourg.
"Naïvement, on pensait que la raison l'emporterait. Après avoir frappé à toutes les portes de l'exécutif, on a été devant les tribunaux. Et finalement, la plus haute juridiction nous donne raison", se réjouit-il avant de saluer les scientifiques et les associations solidaires de la démarche de la LPO.
En octobre 2022, des chasseurs girondins s'étaient réunis dans le Médoc pour défendre leur pratique de la chasse. Ils dénonçaient un acharnement contre une pratique "qui concerne très peu de prélèvements". Ils avaient reçu le soutien des députés Florian Boudié (Renaissance et Grégoire de Fournas (Rassemblement national).