La campagne de vaccination contre la grippe aviaire va commencer. La nouvelle réjouit les acteurs de la filière, qui a particulièrement souffert de l'épizootie. Pour l'occasion, Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, se rendra ce 2 octobre dans les Landes et le Gers.
Le vaccin était très attendu dans la plupart des élevages. L'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) perturbe, depuis plusieurs années maintenant, toute une filière. "On vivait avec le stress permanent. L'influenza n'avait plus de saison ! ", rappelle Eric Dumas président du comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG) qui aujourd'hui se dit "impatient et soulagé" de l'arrivée de la vaccination dans les élevages. Aussi parce que "les tests prouvent l'efficacité du vaccin" assure M. Dumas, "avec toute la prudence qu'il faut avoir et avec la difficulté de mise en œuvre".
Difficile mise en œuvre
Il faut dire que, si la vaccination est établie, elle demande une certaine organisation dans les élevages. "Il faudra de l'anticipation". Car le vaccin est administré en deux injections : une première dose entre 10 et 21 jours et le rappel 18 jours après. Chaque producteur a son vétérinaire, à qui il incombe de passer les commandes de vaccins et de les administrer. "Ces deux vaccinations viennent s'ajouter à la profilaxie déjà existante" pour chaque lot de canards . "On sait que les vétérinaires n'ont pas la capacité de tout vacciner. Il existe des équipes qui pratiquent la vaccination, qui ont eu une formation spécifique" qui vont pouvoir aider à l'opération, ajoute Eric Dumas.
Le producteur n'est pas seul. En cas d'anomalie, il y a une réaction immédiate. On va stopper complètement les abattages massifs !
Eric Dumas, président du comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG)à rédaction web France 3 Aquitaine
Premiers vaccins dans les Landes
D'après le ministère, cette vaccination "vise à mieux protéger la santé des animaux et celle des hommes, face à des épizooties de plus en plus fréquentes". Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau sera donc présent dès huit heures ce lundi 2 octobre pour assister aux toutes premières vaccinations sur une exploitation d'Horsarrieu, près d'Hagetmau dans les Landes. Une zone de biosécurité a été mise en place pour que les vétérinaires procèdent à la vaccination des canetons.
Le ministre s'entretiendra ensuite avec les acteurs de la filière, dont Eric Dumas, la presse avant de prendre la direction du Gers pour visiter vers 10h30 une autre exploitation, un GAEC du Gers, sur la commune de Labarthète.
Une campagne inédite
On évalue à 100 millions d’euros le coût de cette campagne vaccinale qui sera prise en charge à 85% par l’Etat, le reste étant à la charge des filières. Le ministère de l'Agriculture rappelle néanmoins que cette vaccination "seule ne permettra pas d’éviter une nouvelle épizootie", et rappelle l'utilité de mesures déjà mises en œuvre telles que "le respect des mesures de biosécurité à tous les maillons de la filière", "une surveillance sanitaire ", ou encore " une réduction des densités en élevage pour limiter la diffusion du virus".