Une enquête pour menace de mort a été ouverte à la suite d'une lettre, contenant une cartouche de pistolet, reçue mardi par une élue régionale et maire d'une commune des Landes, Hagetmau. Elle nous a accordé une interview.
Le courrier postal, contenant la cartouche de pistolet de calibre 9 mm, et un papier avec la mention manuscrite "collabo", a été reçu mardi matin en mairie d'Hagetmau. Il était adressé à la maire et conseillère régionale (MoDem) de Nouvelle-Aquitaine, Pascale Requenna. Dès l'ouverture du courrier, cette dernière a prévenu la gendarmerie et porté plainte dans la foulée. Elle a réagi ce matin au micro de notre équipe :
Je suis très en colère. Je trouve ses actes parfaitement honteux et lâches. La France est l’un des pays les plus démocratiques au monde dans lequel on a une liberté d’expression, dans lequel les élus peuvent porter des positions, les argumenter par conséquence ces actes qui sont le fait de lâches et de couards n’ont pas lieu d’être dans notre démocrate.
Une enquête pour menace de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique a été ouverte et confiée à la gendarmerie de Mont-de-Marsan, avec des moyens de police scientifique et technique, a précisé le parquet. Aucune revendication n'a été reçue et aucune piste particulière n'était privilégiée dans un premier temps.
Pascale Requenna refuse de se laisser intimider :
Ce sont des intimidations. Ça ne laisse pas indifférent, le moment où vous les recevez parce que vous pensez également à votre famille qui est impactée de manière collatérale mais non bien entendu, ça ne me donne pas envie de renoncer. Par définition, je suis une élue de la République donc j’ai une parole à porter, j’ai des positions à prendre. C’est ça mon rôle. Je ne vais pas me laisser intimider, ni me laisser influencer par de tels agissements.
Dans la commune de 5000 habitants, située au sud des Landes, des messages ont également été écrits sur les panneaux dédiés aux informations municipales. Ils portent la signature d'Acab et de UTG, Ultra Turbo Gauche.
Sur un mur, une menace "pendons les patrons " a également été taguée. C'est la deuxième fois en quelques jours que Pascale Requenna est la cible de menaces. Des violences que l'élue condamne :
C’est pour moi un affaissement, un délitement de la société. Des personnes qui ont pour seule opposition la menace, les insultes. Je trouve que c’est une forme d’inculture et de limite pour certains de nos concitoyens et je le condamne très fermement.
Fin juillet, son nom, surligné, figurait sur des feuillets agrafés à des guillotines factices en bois et en carton, d'environ 2 mètres de haut, découvertes dans quatre communes des Landes, dont Hagetmau. Ces listes de nom étaient accompagnées d'un tract intitulé "interdiction d'obligation de pass sanitaire et de vaccination".
Mme Requenna avait alors porté plainte. Un homme de 50 ans, au casier judiciaire vierge, avait été interpellé quelques jours plus tard, identifié grâce à l'exploitation d'images de video-surveillance.
Il avait indiqué avoir agi seul, et vouloir par ses guillotines "alerter les maires concernés de la violation des libertés fondamentales par les décisions gouvernementales" de lutte contre l'épidémie de Covid-19. Mais il avait regretté que le symbole ait été "mal perçu" et assuré n'avoir "jamais eu l'intention ni la conscience de menacer de mort les élus".
Placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'entrer en contact les victimes de participer à une manifestation sur la voie publique, le suspect sera jugé en octobre.
Plusieurs élus, des députés notamment, ont fait ces dernières semaines l'objet de menaces de mort et tentatives d'intimidation pour leur soutient à la stratégie vaccinale et de pass sanitaire du gouvernement, amenant le parquet de Paris à ouvrir une enquête le 20 juillet.
Je prends ça plutôt comme une caricature. Ça correspond un peu aux messages irascibles et aux comportements q'on a vus dans les manifestations. Rien ne nous dit que demain un fou ne sera pas violent physiquement mais il ne faut pas qu'on se laisse perturber.
Parmi eux Fabien Lainé. Le député de la 1ère circonscription des Landes n'a aps porté plainte mais l'a signalé à la préfecture :
Pascale Requenna, elle, attend que le ou les auteurs du courrier soient identifiés et condamnés.
A un moment donné, lorsque l’on fait des choses, lorsque l’on commet des actes, on doit le faire en responsabilité et on doit assumer derrière les sanctions qui peuvent être en lien avec ces actes.